Free mobile introduit l'illimité voix et Internet à moins de 20 euros
« Ils nous font bien marrer ». Xaviel Niel n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour introduire l'offre Free Mobile. Après diffusion d'un film pastiche d'images détournées dans le style des Messages à caractère informatif programmés sur Canal Plus à la fin des années 90, le patron d'Iliad n'a cessé de taper sur ses nouveaux concurrents en rappelant combien ils surfacturaient les services mobiles, en n'oubliant pas de rappeler qu'ils ont été condamnés en 2005 à 534 millions d'euros pour entente illégale. Passé ce défoulement de bon aloi, Xavier Niel a fini par dévoiler l'offre, ou plutôt les offres, très attendues.
La première joue l'illimité voix, y compris vers une quarantaine de destinations internationales, et SMS, avec 3 Go de données pour 19,99 euros mensuels. Sans engagement de durée et sans frais caché, promet Xavier Niel, y compris pour les appels passés depuis l'étranger. Mais sans subvention de terminal, Free préférant séparer l'offre forfait du téléphone pour plus de clarté. L'abonné est donc libre de conserver son terminal actuel ou d'en acheter un chez Free (ou pas) qui propose des paiements en 12, 24 voire 36 mois sans frais et sans blocage (simlockage). L'iPhone 4S à 8 Go, par exemple, qui sera disponible à partir du 27 janvier, est ainsi proposé pour 1 euro à raison de 15 euros par mois sur 3 ans. Soit un total de 541 euros.
Un forfait ultra low cost
Si les opérateurs concurrents ne sont pas capables de s'aligner sur les tarifs, c'est bien sûr grâce à la subvention du terminal, avec l'engagement de deux ans généralement à la clé, qu'ils pourront continuer à se distinguer de l'offre de Free.
Mieux, les plus de quatre millions d'abonnés Freebox bénéficieront d'un forfait mobile à 15,99 euros. Autant dire que les clients de la maison Free vont se ruer sur le forfait mobile. Et une belle idée pour attirer, via le mobile, de nouveaux abonnés Internet fixe haut débit. Pour autant, Free n'a pas souhaité développer d'offre quadruple play laissant, là encore, une fenêtre d'occupation à la concurrence.
L'emblématique patron d'Iliad s'est également penché sur un forfait d'entrée de gamme. Il propose une offre à 2 euros pour 1 heure de communication et 60 SMS avec 5 centimes d'euros la minute et 1 centime le SMS supplémentaire. On est loin des 10 euros du « forfait social » pour 40 minutes et autant de SMS. Un forfait low cost qui devient gratuit pour les abonnés Freebox. Là encore, Free Mobile impose sa marque.
Pour les 3 premiers millions d'abonnés
Si « on pense qu'on répond à toutes les offres », l'offre est néanmoins réservée au trois premiers millions d'abonnés. Lesquels devront passer par le service en ligne ou l'une des quelques boutiques d'un réseau qui va s'étoffer au fil des mois, promet Xavier Niel. En revanche, aucune information n'a été apportée sur les futures conditions commerciales qui s'appliqueront sur les clients au-delà des trois premiers millions de comptes. Ni sur les conditions d'utilisation dans le cas où l'on dépasserait les 3 Go de données consommées.
Il n'en reste pas moins que, à moins de 20 euros, l'offre s'impose à première vue comme la moins chère du marché en France. De ce point de vue, Xavier Niel tient ses promesses de diviser les prix du marché comme il le clamait depuis 2008. « On rend du pouvoir d'achat, car on souhaite que les concurrents viennent s'aligner sur nous », a-t-il expliqué après avoir excité l'assistance en estimant que « si vous ne venez pas ou si vous n'appelez pas votre opérateur [pour négocier les tarifs], les pigeons c'est vous et vous le savez maintenant ». Une offre qui risque de ne pas « faire marrer » la concurrence.
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