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GAIA-X : pourquoi Scaleway dit stop

Scaleway annonce qu'il ne renouvellera pas son adhésion à GAIA-X. Dans quel contexte s'inscrit cette décision ?

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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GAIA-X : pourquoi Scaleway dit stop

Était-ce une bonne idée de sélectionner des entreprises chinoises et américaines pour sponsoriser le sommet annuel de GAIA-X ? Le sujet suscite des tensions au conseil d'administration. En toile de fond, une question plus large : celle de l'implication d'acteurs non européens dans ce projet « souverain ». Elle a poussé Scaleway, membre fondateur de l'association, à s'en distancier progressivement. D'abord dans le discours. et, désormais officiellement, dans les faits. L'hébergeur a en l'occurrence annoncé qu'il ne renouvellerait pas son adhésion.

« GAIA-X aura tendance à fonctionner exactement comme les systèmes paradoxaux qui favorisent le statu quo », affirme Yann Lechelle, le DG de Scaleway. « Les acteurs dominants sont dans la conversation tous les jours [et] sont dans les comités techniques, avec un poids extraordinaire », poursuit-il. Et d'expliquer, quand on lui rappelle l'absence de ces acteurs au conseil d'administration : « En réalité, de manière très indirecte, leurs intérêts sont représentés. »

Le dirigeant invoque un autre motif : la « lourdeur » du projet. « On ne va pas perdre du temps dans des entités qui, finalement, ne vont pas à la vitesse à laquelle il faut aller », résume-t-il. Tout en glissant : « Les acteurs qui ont déjà gagné ce marché veulent tout faire pour que les nouveaux entrants ne rentrent pas. »

Scaleway se concentre sur Euclidia

Scaleway s'était déjà signalé, entre autres, au moment de la présentation du plan industriel de soutien à la filière cloud française. C'était début novembre. « Je doute d'une sincère volonté de la part de nos politiques pour l'émergence d'une industrie du cloud européen », avait lancé Yann Lechelle. Il appelait alors l'État à encourager l'usage d'un cloud « dont le logiciel est de manière prédominante européen ». Dans son viseur, OpenStack, sur lequel OVHcloud s'appuie.

Quelques semaines en amont, le directeur général avait lancé un « appel à la souveraineté » sous un autre angle. Il avait invité les candidats à la présidentielle 2022 à héberger leur site de campagne et les données liées « chez des acteurs locaux, exclusivement soumis au droit européen ».

Scaleway est par ailleurs membre d'Euclidia (European Cloud Industrial Alliance). Ce collectif s'est officiellement constitué en juillet, sous l'impulsion d'une vingtaine d'entités. Il a le soutien d'organisations tel le CNLL (Conseil national du logiciel libre). Son principal objectif : « Rectifier la perception du Gouvernement et des grands donneurs d'ordres en France et en Europe quant à la réalité de l'offre européenne en matière de cloud computing », nous expliquait Stéfane Fermigier, président du CNLL.

Photo d'illustration © United States Geological Survey

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