InterCloud ouvre ses routes privées au Cloud de Google
InterCloud poursuit la construction de son catalogue de services d'accès privés aux applications dans le Cloud. L'entreprise française créée en 2010 (et qui n'a rien à voir avec le module homonyme de Cisco One pour orchestrer les Cloud hybrides présenté en 2014) a annoncé il y a quelques jours l'officialisation de son partenariat technologique avec Google Cloud Platform. « GCP est né après les autres (AWS, Microsoft Azure, NDLR). Nous étions en fait connectés dés le départ mais il n'y avait pas de service d'interconnexion dédié », explique Jérôme Dilouya, cofondateur et CEO d'InterCloud. Difficile dans ces conditions d'assurer une garantie de délais de transit pour les applications critiques. Entre temps, en novembre 2014, Google a ouvert Google Cloud Interconnect (GCI), l'interface d'interconnexion destinée aux utilisateurs soucieux de la qualité et la sécurité d'accès de leurs applications hébergées sur la plate-forme Cloud de Mountain View.
Un service d'interconnexion localisé dans l'infrastructure de Mountain View qu'InterCloud n'a pas hésité à adopter aux côtés de CloudStar, Megaport ou encore EU Networks rejoignant ainsi des tiers 1 comme Level3, Equinix, Tata Communication ou Verizon. « GCI permet d'apporter de nouvelles garantie à nos clients et de conforter notre position comme expert de l'interconnexion vers les Clouds publics », justifie le dirigeant. Et vient compléter les services d'accès privés de la jeune entreprise vers les plates-formes des autres ténors du Cloud que sont Amazon (offre AWS Direct Connect) et Microsoft (via Azure Express Route) parmi d'autres plates-formes d'applications d'entreprise.
Des liens à 10 Gbit/s
Pour répondre à l'assurance qualité du service, InterCloud a bien entendu renforcé ses liens vers le nouveau point d'interconnexion. « Nous nous sommes mis en position de faire 10 fois plus pour pouvoir accueillir Google sur ce modèle. » Le jeune opérateur est ainsi en mesure de proposer des liens à 10 Gbit/s à ses clients même si aucun ne le réclame du côté de GCP alors que l'usage des infrastructures de Google se concentre aujourd'hui avant tout sur le service de messagerie. Mais « nous parions que la part de Google Cloud Platform va se développer en Europe », déclare Jérôme Dilouya. Pour lui, au-delà de la performance et du temps de latence, « le plus important est de garantir la stabilité dans le temps ».
Un enjeu qui a nécessité un investissement « assez conséquents pour nous ». En tuyaux et équipements, certes, mais surtout en temps et ressources humaines. « Entre les appels la nuit et les déplacements chez eux car les contrats se signent sur place, ce sont les échanges nécessaires et l'ingénierie qui coûtent cher à une petite équipe comme la notre dans une négociation étalée sur six mois », témoigne le dirigeant. Mais un effort stratégique pour InterCloud qui développe toute sa valeur à travers son rôle d'intermédiaire entre les plates-formes Cloud et autres applications (Salesforce, Webex.) et les utilisateurs finaux pour gérer toute la complexité de l'interconnexion. « On y investit énormément de temps et d'ingénierie », insiste le CEO.
Des efforts d'ingénierie
Un investissement propre au mode de fonctionnement de Google. « Leur modèle est basé sur l'écosystème, explique le responsable d'InterCloud. On ne leur doit rien, ils ne nous doivent rien sauf le temps passé à fournir le meilleur service possible en mettant à jour leur plate-forme qui accueille des services comme le notre. » Un modèle différent de ceux de Microsoft (qui commercialise son service Express Route en fonction des besoins exploités par InterCloud) et Amazon (qui « n'aime pas l'interaction avec les clients » et vend des «?gros?» ports d'accès qu'InterCloud se charge de découper pour les commercialiser).
Au-delà de ce partenariat stratégique avec Google, InterCloud a poursuivi l'ouverture de ses points de présence (PoP) pour se rapprocher au plus près des clients afin d'apporter la meilleure qualité de service possible. Aujourd'hui, l'entreprise opère 35 PoP dans le monde dont les derniers visent à couvrir des besoins clients de plus en plus décentralisées des principales places du marché de l'interconnexion, notamment vers la côte ouest et l'Amérique latine. Des PoP exotiques « soit chers, soit compliqués à ouvrir mais qui représentent des opportunités commerciales importantes car il n'y a parfois personne dans ces zones, justifie Jérôme Dilouya. Il y a un arbitrage à faire, parfois motivé par la seule volonté de satisfaire les besoins d'un client. » InterCloud devrait ainsi prochainement ouvrir un PoP à Sao Polo. Des investissements soutenus par la levée de fond de 5 millions d'euros annoncée à l'automne dernier. Une croissance qui se reflète dans ses recrutements. Aujourd'hui, InterCloud compte 35 salariés et une cinquantaine de clients, dont 10 grands comptes. Parmi ceux-là?: le groupe La Poste, la Société Générale ou encore Schneider Electric.
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crédit photo : Rawpixel - shutterstock
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