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L'Arcep préconise l'arrivée de Free dans le mobile

Un soutien de poids pour le trublion

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L'Arcep préconise l'arrivée de Free dans le mobile

Pour une de ses dernières interviews, Paul Champsaur, le président sur le départ de l'Arcep (le régulateur des télécoms), a apporté un soutien de poids à Free dans sa volonté d'entrer dans le marché de la téléphonie mobile.

Dans un entretien aux Echos, Champsaur souligne que Free doit pouvoir aller sur le marché du mobile afin de faire « des offres convergentes ». Et d'expliquer : « Je suis favorable à une procédure d'attribution où l'on réserve, dans une première étape, une partie des fréquences à un nouvel entrant . La France est le seul grand pays européen où il n'y a que trois opérateurs mobile, Il faut faire tomber les barrières à l'entrée dans le mobile, comme on a pu le faire dans le fixe. »

Le président de l'Arcep ajoute que « Free et Numericable doivent être présents dans le mobile pour faire des offres convergentes », car « la concurrence se fera entre opérateurs intégrés fixe-mobile ». Traduction : les MVNO, les opérateurs mobiles virtuels n'ont pas la capacité à rendre le marché plus concurrentiel, seul un 4e entrant pourra atteindre cet objectif.

« L'objectif de la quatrième licence mobile n'est pas l'entrée d'un quatrième opérateur « pur » mobile - cela serait très difficile - mais l'égalisation des conditions de concurrence entre opérateurs fixes et mobiles dans un contexte de convergence et donc la survie à terme des acteurs fixes », poursuit-il.

Si les déclarations de Champsaur seront accueillies comme un joli cadeau de Noël pour Free, elles risquent d'agacer les trois opérateurs en place qui refusent en bloc l'arrivée d'un nouveau concurrent, d'autant plus s'il s'appelle Free. Car le trublion du DSL répète depuis des longs mois qu'il veut faire dans le mobile ce qu'il a réussi dans l'Internet, à savoir agiter le marché et injecter un peu de concurrence.

Le 11 décembre dernier, Martin Bouygues, président de Bouygues Telecom y allait de son attaque. « Déployer un réseau 3G pour 1 milliard d'euros, comme l'affirme Free, me paraît impossible, sauf à faire le coucou sur le réseau des opérateurs en place ».

« Mettre en place, en ville, de nouvelles antennes pour un nouveau réseau est infaisable compte tenu des pressions environnementales. Si le gouvernement autorise un nouvel entrant à venir faire de l'ultra-« low cost » dans le mobile, il prend une lourde responsabilité. A terme, une guerre des prix peut provoquer de 10.000 à 30.000 pertes d'emplois chez les opérateurs. Ce sont des choix lourds de conséquences, surtout s'il s'agit de favoriser quelqu'un qui n'investit pas ! ». Une telle violence dans les propos cache une certaine crainte de voir Free réussir son coup.

Rappelons que pour cette nouvelle licence, après moult rebondissements, le gouvernement pencherait désormais pour l'entrée d'un nouvel acteur plutôt que la vente par blocs des licences. Matignon préparerait une attribution en deux étapes. Il proposerait d'abord un lot de fréquences de 10MHz à un nouvel opérateur puis un lot de 5 MHz ouvert à tous y compris les trois opérateurs en place.

Ce scénario favoriserait Iliad-Free, seul candidat officiel à une 4e licence. Mais rappelons que l'opérateur conditionne sa candidature à une baisse du prix de la licence (619 millions d'euros) ou au moins à un étalement. Un point sensible qui froisse les opérateurs en place. « Orange demande que les conditions d'équité vis-à-vis des autorisations délivrées précédemment soient respectées », écrivait l'opérateur historique il y a quelques mois.

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