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L'arrivée de Linux 3.0 dans SLE 11 SP2 a fait du bruit

Ingénieur noyau chez SUSE, Jean Delvare explique pourquoi SLE 11 SP2 a opté pour Linux 3.0. Un choix dicté en grande partie par l'évolution du mode de développement du noyau Linux.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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L'arrivée de Linux 3.0 dans SLE 11 SP2 a fait du bruit

Jean Delvare, ingénieur noyau chez SUSE, a fait avec nous un update sur la stratégie de la société dans ce domaine.

Développeur sur le noyau Linux depuis 2002-2003, il a fait son entrée chez SUSE en 2006. Il travaille en France au support de niveau 3, en parallèle avec des équipes situées en Europe (Nuremberg et Prague), aux États-Unis et en Chine.

Un changement de philosophie

En principe, la mouture du noyau Linux intégrée à une distribution ne change pas au cours d'une version donnée de l'OS. L'étonnement a donc été grand lorsque le SP2 de SUSE Linux Enterprise 11 (SLE 11 SP2) s'est accompagné de l'arrivée du noyau Linux 3.0, en lieu et place du kernel 2.6.32 utilisé au sein du SP1.

Certes, le noyau était déjà passé de la mouture 2.6.27 vers la 2.6.32 avec SLE 11 SP1, mais c'était une modification discrète et avec peu d'impact, les gros clients attendant en général le SP1 pour adopter un OS. « Avec le SP2, la montée du noyau de la version 2.6.32 à la 3.0 a fait beaucoup de bruit », confirme Jean Delvare.

Pourquoi ce choix ? Deux raisons principales sont évoquées :

  • suivre le nouveau cycle de développement du noyau Linux, plus court que précédemment ;
  • faire des économies de "backportage", et donc de temps et de risques de régressions.

« La façon dont le noyau est développé a changé : les branches paires et impaires (stables et en développement, NDLR), avec des sauts quantiques entre chaque mouture stable, sont un modèle qui n'existe plus. Le noyau adopte maintenant un modèle de développement continu, avec des inconvénients et avantages que nous mettons à profit. »

Le nouveau mode de développement du noyau Linux a contraint SUSE à réviser sa politique de mise à jour du kernel, avec comme question centrale : « Quelle est la solution qui présente le moins de risques par rapport à ce que le client demande ? »

Un essai transformé

Le SP1 a permis de servir de test à grande échelle. Contre toute attente, le nombre d'incidents n'a pas augmenté. au contraire. Un argument qui a permis de convaincre les derniers sceptiques (y compris ceux ouvrant au sein de SUSE).

Au final, l'éditeur a préféré opter pour un éventuel "fordwardporting" des spécificités du noyau 2.6.32 vers le 3.0, plutôt que pour le traditionnel "backporting" des nouveautés du kernel 3.0 vers le 2.6.32.

« C'est un choix plus raisonnable, explique Jean Delvare. Le changement s'est très bien passé. Mieux que si l'on ne l'avait pas fait. »

La suite en page deux.

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