La Chine s'empare de la seconde place du Top 500 des supercalculateurs
Publié par David Feugey le | Mis à jour le
Les clusters chinois arrivent en force dans le classement top500 de juin 2010. La Chine dispose ainsi d'une puissance de calcul importante, qui la place en seconde position derrière les États-Unis.
La liste de juin 2010 du top500 des ordinateurs les plus rapides de la planète vient d'être dévoilée.
Si le Jaguar reste le supercalculateur le plus rapide au monde, avec une puissance de 1,76 pétaflops, il se fait maintenant talonner par un cluster chinois, le Nebulae. Moins véloce dans la pratique (1,27 pétaflops), il dispose cependant d'une puissance maximale théorique supérieure : 2,98 pétaflops, contre 2,33 pétaflops pour le Jaguar. De fait, le Nebulae combine des processeurs Intel Xeon et des GPU NVIDIA Tesla. Il propose donc une puissance théorique sans égale, mais encore difficile à exploiter. Au fur et à mesure de l'évolution des outils de programmation, le Nebulae pourrait ainsi passer devant le Jaguar, et ce, sans ajouter le moindre noeud de calcul.
Un autre supercalculateur chinois, le Tianhe-1, adopte la même approche en combinant des processeurs Intel Xeon et des GPU ATI. Avec une puissance de 0,56 pétaflops, il se place en septième position du classement. Toutefois, sa puissance maximale théorique est supérieure à 1,2 pétaflops.
Grâce à ces deux machines, la Chine devient le second pays au monde en terme de puissance de calcul (2,99 pétaflops), loin derrière les États-Unis (17,97 pétaflops), mais devant l'Allemagne (2,25 pétaflops), le Royaume-Uni (1,79 pétaflops), la France (1,71 pétaflops) et le Japon (1,25 pétaflops). Notez cependant que le tout nouveau supercalculateur français Tera 100, mis en route très récemment, n'a pas été pris pleinement en compte dans ce classement (il n'était pas achevé lors des tests et n'occupe ainsi que la 44e place du classement).
Il permettrait toutefois à notre pays de placer une machine dans le top5 des ordinateurs les plus rapides de la planète, et de cumuler une puissance similaire à celle de la Chine. Une occasion manquée, d'autant plus que la Chine progresse à une vitesse folle dans ce domaine et sera probablement proche des 5 pétaflops en novembre 2010. Ainsi, depuis novembre 2009, ce pays a plus que doublé sa puissance de calcul, en ajoutant 1,61 pétaflops à son armada. C'est plus que les États-Unis sur la même période (+1,55 pétaflops). Et le phénomène pourrait fort s'accélérer.
Comme d'habitude, les supercalculateurs font la part belle aux processeurs 'classiques', comme les AMD Opteron et les Intel Xeon. Nous l'avons vu, les architectures hybrides, combinant des puces génériques et des GPU, deviennent plus populaires. Certains acteurs adoptent des approches différentes : IBM privilégie des processeurs PowerPC conçus pour le monde de l'électronique embarquée, ce qui permet d'atteindre une densité intéressante. Le ratio entre la puissance mesurée et la puissance théorique maximale est ainsi plus important. Ce concept pourrait être repris par la Chine, qui compte utiliser des processeurs MIPS maison au sein de certaines de ses futures machines. Au Japon, les supercalculateurs vectoriels, comme l'Earth Simulator, proposent une puissance presque totalement exploitable. Très appréciés, ces supercalculateurs semblent toutefois totalement dépassés en terme de vitesse brute.
Les constructeurs ayant fourni le plus de puissance de calcul sont IBM, devant HP, Cray, SGI et Sun Microsystems. Carton plein pour les Américains ! Bull se classe en huitième position, le 'couac' du Tera 100 l'empêchant de décrocher la cinquième place du classement. Côté systèmes d'exploitation, aucune surprise : Linux est au coeur de 91 % des 500 machines du top500.
Nos confrères de BBC News proposent un graphique interactif qui permet de visualiser toutes ces informations d'une façon claire et ludique.