Le cloud et Elasticsearch au service des attaques DDoS
Les chercheurs de Kaspersky ont découvert une faille de sécurité dans le logiciel Open Source Elasticsearch, un moteur de recherche qui repose sur Lucene (pour indexer et chercher du texte). Il est très utilisé par les entreprises. Cette faille permet l'injection d'un malware capable de générer des attaques en déni de service.
« Backdoor.Linux.Ganiw » a été trouvé en juin dernier par les spécialistes de Kaspersky et utilise la technologie d'amplification de DNS qui augmente considérablement le trafic des attaques DDoS. En envoyant des requêtes qui s'apparentent au domaine de la victime, l'amplification de DNS accroît le volume des attaques par 10 voire plus et elles sont très difficiles à contrer. La faille, identifiée sous l'appellation CVE-2014-3120, touche les versions 1.1.x d'Elasticsearch, mais les scripts dynamiques impactés ont été désactivés dans les dernières versions 1.2 et 1.3 livrées récemment.
Un proof of concept sur les Cloud public
Pour augmenter encore un peu plus ces attaques, Kurt Baumgartner, expert chez Kasperky Lab a expliqué dans un blog qu'elles sont menées depuis des services Cloud comme EC2 d'Amazon, mais également sur des offres concurrentes. Les cybercriminels ont réussi à travailler sur une variante de la faille dans Elasticsearch qui donne la possibilité d'exécuter des commandes Linux à distance via une fenêtre bash shell. Le backdoor Gani peut ainsi installer plusieurs autres scripts malveillants sur les PC compromis comme Backdoor.Perl.RShell.c et Backdoor.Linux.Mayday.g. C'est ce dernier qui a été repéré sur des instances EC2 par les spécialistes de Kasperky Lab.
Kurt Baumgartner indique que « le flux est assez important pour qu'Amazon informe aujourd'hui ses clients de ce problème. Car certains utilisateurs impactés vont se retrouver avec une facture salée pour usage excessif de ressources ». L'expert constate que les attaques concernent « une grande banque régionale américaine, un grand fabricant d'électronique et un fournisseur de service au Japon ». Reste qu'il se veut rassurant en expliquant que les attaques depuis des instances EC2 n'envoient que du trafic UDP et n'utilisent pas la technologie d'amplification de DNS. Cela signifie que les pirates sont encore en phase de test pour mener leurs attaques et qu'ils peaufinent leur méthode.
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