Le service de messagerie anti-NSA, Protonmail, arrive en test
Il y a une vie après les révélations d'Edward Snowden sur les méthodes d'espionnage de la NSA. Cette affaire, qui n'en finit pas de rebondir avec des actualités quasi hebdomadaires, a provoqué un électrochoc dans la communauté IT au point de susciter des projets pour mieux sécuriser les communications et la messagerie en particulier. En France, on se souvient du projet Caliop de Laurent Chemla. Andy Yen, un doctorant de Harvard qui a travaillé pour le CERN s'est fait l'écho sur les réseaux sociaux de réagir face à la surveillance généralisée et des atteintes à la vie privée. Il a été suivi par une douzaine d'étudiants du MIT et ont travaillé sur une ébauche de solution de messagerie anti-NSA. Ce service baptisé Protonmail vient de sortir en version bêta.
L'ombrelle réglementaire de la Suisse
L'idée du groupe d'étudiants est de créer un service plus robuste que ses services de messagerie existant comme Lavabit ou la Dark Alliance Mail avec Silent Circle et Groklaw. Ces derniers avaient subi t l'été dernier les foudres des autorités américaines en leur demandant de livrer les clés de chiffrement comme la loi le prévoit. Pour échapper à ce régime réglementaire, les chercheurs du MIT et de Harvard ont placé Protonmail en Suisse, car « les utilisateurs sont protégés par la loi fédérale et l'ordonnance fédérale sur la protection des données, qui offrent aujourd'hui le meilleur niveau de protection dans le monde pour les personnes et les sociétés », souligne le site du projet. La Suisse devient une terre d'accueil pour les entreprises proposant des services sécurisés. On peut citer par exemple, le smartphone sécurisé BlackPhone dont le siège social réside en Helvétie.
Un service initialement gratuit
Pour le reste, le chiffrement est fait de bout en bout et le groupe souligne qu'il n'y pas de logiciel ou des modules complémentaires à installer pour bénéficier du service. Pour lire un message délivré par Protonmail, les utilisateurs de Yahoo, Gmail et autres recevront un lien à ouvrir sur leur navigateur et, après authentification, pourront accéder au contenu. Un option est aussi disponible pour auto-détruire les messages dans un délai choisi. Le service de messagerie est actuellement proposé gratuitement. Par contre, pour les utilisateurs intensifs une contribution de 5 dollars par mois sera demandée.
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