Logiciel et services : le numérique français plie mais ne rompt pas
Syntec Numérique a publié mardi ses perspectives pour le marché du logiciel et des services informatiques en France. Le chiffre d'affaires du secteur est dorénavant attendu en repli de -6,7% sur l'ensemble de l'année 2020. On est loin des 4% de croissance que prévoyait le syndicat professionnel en décembre dernier, soit avant la crise de Covid-19.
Les trois domaines représentés (services du numérique, édition de logiciels, conseil en technologies) sont impactés. Toutefois, des signes de reprise sont déjà « perceptibles ».
Dans l'édition de logiciels, les revenus sont attendus en baisse de -3,6% (contre 6,6% de croissance en 2019). Toutefois, plus de 8 éditeurs de solutions sur 10 anticipent une reprise de leur activité dès ce deuxième semestre 2020. 4 sur 10 s'attendent même à une hausse de leur chiffre d'affaires sur l'année.
Le logiciel en mode cloud (SaaS, software as a service) résiste le mieux. Le cloud computing est aussi un levier de reprise pour les entreprises de services du numérique (ESN).
Cloud et sortie de crise
Le secteur des ESN, qui génère plus de 60% des revenus du secteur, reculerait de -6,2% sur l'année 2020 (après avoir progressé de +3,1% en 2019). Les offres de services à forte valeur ajoutée (cloud, cybersécurité, intelligence artificielle.) constitueraient le principal levier de reprise de ce secteur en 2020, d'après les adhérents de Syntec Numérique.
Les offres cloud progresseraient de 9,1% en 2020 (contre 19,4% en 2019), pour atteindre 23% des prestations proposées.
Moins bien orienté, le segment du conseil en technologies, qui regroupe les entreprises de la filière R&D externalisée, serait le plus impacté. L'écart moyen entre la croissance 2020 estimée avant la crise (+4,4%) et celle estimée après la crise serait ainsi de -11,6% « pour les acteurs les moins exposés », et de -23,4% « pour les acteurs les plus exposés » (aéronautique, industrie automobile.), a souligné Syntec Numérique.
L'organisation appelle le nouveau gouvernement Castex à soutenir l'investissement et la formation dans le numérique « pour conserver les compétences en France ».
« Le numérique n'est pas un secteur d'activité comme les autres : c'est une cheville ouvrière qui permet d'accélérer l'innovation dans toutes les industries. Il faut l'intégrer dans tous les plans de relance sectoriels pour créer de l'emploi et gagner en compétitivité », a déclaré Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique.
Globalement, les revenus générés via les technologies réunies sous l'acronyme SMACS (social, mobile, analytique, cloud et sécurité) progresseraient de 3,2% cette année.
(crédit photo via pexels)
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