Microsoft : pas de datacenter Azure en France pour l'instant
Le TechEd, la conférence technique que Microsoft tient cette semaine à Barcelone, se traduit par une nouvelle vague d'annonces autour du Cloud Azure. Une avalanche révélatrice du rythme de sortie de nouveaux services tant chez Microsoft, que chez ses concurrents directs Amazon Web Services et Google (avec sa Cloud Platform). « Ces annonces visent à augmenter la maturité d'Azure pour que les entreprises puissent utiliser le Cloud y compris sur des applications critiques, et non plus seulement pour des sites Web », résume Edouard Payenneville, responsable des offres Azure en France. Un domaine - les applications de production en entreprise - que vise également AWS.
C'est ainsi qu'Azure vient de s'enrichir d'une offre Multiple Network Interface Cards permettant de segmenter les accès réseau à une VM, par exemple pour isoler les comptes à privilèges ou certaines typologies d'utilisateurs. Les annonces de Automation Services (gestion des workflow de déploiement) ou Operational Insights (analyse de logs de production) viennent compléter la fournée dévoilée au TechEd. « Ces deux derniers sont les premiers exemples de services développés dans Azure par les équipes de System Center », précise Alex Wehle, responsable des offres infrastructures et Cloud hybride de Microsoft France. Des services proposés dans le Cloud mais en mesure de gérer des environnements hybrides. Au total, Azure propose aujourd'hui un catalogue d'une soixantaine de services, déployés dans toutes les régions du Cloud Microsoft ou seulement sur certaines d'entre elles.
Le relais d'OVH et Capgemini
Si l'offre s'étoffe, les usages des entreprises restent assez classiques. « Un des usages courants consiste à utiliser le Cloud pour le stockage de données froides et l'optimisation des PRA (Plan de reprise d'activité, NDLR) », dit Edouard Payenneville. Raison qui a poussé l'éditeur à mettre la main voici 2 ans sur les appliances StorSimple, gérant les politiques de stockage hybride (sur site et dans le Cloud). L'autre scénario en vogue selon les responsables du Cloud de Microsoft ? Les tests et les environnements de développement. Là encore, tout sauf une surprise.
Si Microsoft se positionne sur les même marchés que AWS, l'histoire même de Microsoft et son poids dans l'IT des entreprises confèrent à Azure quelques spécificités. D'abord, là où Amazon, Salesforce ou encore SoftLayer (le Cloud public d'IBM) renforcent leur présence en France ou en Allemagne, Microsoft dit privilégier ses relations avec ses partenaires hébergeurs. « L'ouverture d'un datacenter en France n'est pas à l'ordre du jour », explique ainsi Edouard Payenneville. Si Azure est déployé en Europe via des datacenters en Irlande et aux Pays-Bas, Redmond mise également sur des relais locaux via les hébergeurs fédérés au sein du Cloud OS Network. En France, OVH et Capgemini.
Docker : un visa vers le Cloud hybride ?
L'autre volonté de Microsoft consiste à fournir des formats de VM identiques entre Azure et les infrastructures sur site. Une continuité que Redmond propose de gérer via Windows Azure Pack (WAP), ensemble de services venant se greffer à System Center. Objectif : accélérer la migration des environnements entre Cloud et on-premise. Une direction dans laquelle le premier éditeur mondial poursuit ses investissements, via le lancement récent d'une appliance de Cloud privé. Baptisée Cloud Platform System (CPS), cette appliance conçue avec Dell combine Windows Server 2012 R2, System Center 2012 R2 et Windows Azure Pack. Le bénéfice de ces Cloud hybrides sur technologie Microsoft ? Un environnement d'administration unique et un portail utilisateur unifié.
Signalons que le premier éditeur mondial a également racheté une start-up (Inmage) au printemps dernier afin d'accélérer les migrations d'environnements physiques ou virtuels vers Azure. « Une fonctionnalité qui fera bientôt son apparition sur le Cloud », assure Edouard Payenneville. Migration Accelerator est pour l'instant proposé en version 'preview' sur le Cloud de Redmond.
Reste à savoir si tous ces efforts, qu'on retrouve également dans les environnements VMware et OpenStack, ne vont pas être supplantés par les technologies de conteneurs, comme Docker, dont la promesse majeure réside justement dans la portabilité d'environnements auto-suffisants. Récemment, Microsoft a annoncé le support de Docker dans Windows Server et la prochaine disponibilité de l'outil d'orchestration de la start-up dans le portail renfermant les outils d'administration d'Azure. « Docker permet d'aller plus loin dans la portabilité des environnements, explique Alex Wehle. Mais il faudra maîtriser les questions d'orchestration pour gérer les communications entre conteneurs, certains processus étant appelés à être répartis sur plusieurs conteneurs ».
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