Mobiles : Ericsson pourrait se retirer de Sony Ericsson
La rumeur a du sens. Selon le magazine allemand Manager Magazin, le géant des équipements télécoms Ericsson pourrait à court terme sortir de la joint-venture Sony Ericsson qui fabrique des téléphones mobiles.
Interrogé, un porte-parole d'Ericsson a déclaré qu'il ne commentait pas les rumeurs et les spéculations. De son côté, Carl-Henric Scanberg, p-dg d'Ericsson avait récemment souligné que l'engagement de son groupe dans la société commune n'était pas remis en cause malgré la crise actuelle. Et pourtant.
Les raisons qui pourraient pousser le suédois à casser la co-entreprise montée avec Sony sont nombreuses. D'abord, Ericsson n'est pas en grande forme, ses résultats sont plombés par la baisse des commandes de ses clients, les opérateurs mobiles.
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Pour son 4e trimestre 2008, l'équipementier affiche un bénéfice net en chute de 31% à 360 millions d'euros, une marge brute en baisse d'1 point malgré un chiffre d'affaires en hausse de 23% à 6,2 milliards d'euros. Sur l'année, le bilan n'est pas plus brillant. Le résultat net a diminué de moitié (-48%) à 1,07 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 11% à 19,3 milliards. Conséquence : 5.000 emplois seront supprimés dans le monde.
Mais surtout, Sony Ericsson a particulièrement souffert du ralentissement des ventes de mobiles, et cela avant les autres. Le groupe nippo-suédois fait état pour le quatrième trimestre d'une perte nette de 187 millions d'euros contre un bénéfice de 373 millions un an plus tôt.
Le groupe enchaîne les trimestres dans le rouge. Après une perte d'exploitation de 2 millions d'euros entre avril et juin, le fabricant a subi une perte nette de 25 millions d'euros entre juillet et septembre.
Sur les trois derniers mois de l'année, la firme a écoulé 24,2 millions de mobiles contre 30,8 millions un an plus tôt. Son chiffre d'affaires atteint 2,9 milliards d'euros contre 3,7 milliards au 4e trimestre 2007 (-23%). La marge brute a reculé de 17 points à 15%.
Il faut dire que le positionnement européen et haut de gamme du groupe lui est particulièrement peu favorable dans le contexte économique actuel. Peu présent dans l'entrée de gamme, le fabricant ne fait pas de volumes. Et dans le haut de gamme, Sony Ericsson est fortement concurrencé par Apple, RIM ou Nokia qui multiplient les références.
Résultat, en 2008, Sony Ericsson accroche de justesse la 5e place mondiale avec une part de marché de 7,6%, alors qu'il talonnait le trio de tête dans le passé.
Alors que les prévisions pour 2009 sont très médiocres (jusqu'à -10% pour certains cabinets), Ericsson pourrait décider d'arrêter les frais.
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