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Musique en ligne en berne, DADVSI reste lettre morte ?

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Les internautes français piratent toujours autant de musique.

Face à la chute de 25,6% (Chiffre SNEP) des ventes physiques de disques au premier trimestre, les géants de l'édition musicale demandent aux candidats à l'élection présidentielle de se pencher sur cette hémorragie qui menace des milliers d'emplois. Selon le Syndicat national de l'édition phonographique, en trois ans, elle a perdu pas moins de 30.000 emplois. Pour autant, on ne sait pas si ces coupes claires sont dues à la faiblesse du marché ou plutôt à la logique financière des groupes qui contrôlent les Majors.

Adoptée en août 2006, la loi DADVSI concernant les droits d'auteurs dans la société de l'information n'a pas permis de juguler le piratage et de faire véritablement décoller les plates-formes légales de téléchargement. Ces dernières étant plombées par l'usage massif de DRM, ces verrous techniques qui limitent l'usage des titres achetés.

Les ventes de musique en ligne progressent, mais s'essoufflent. Elles augmentent de 5,8% au premier trimestre, un chiffre qui met en exergue un coût d'arrêt dans la croissance de ces sites dont l'audience avait triplé en 2006. Conséquence elles n'arrivent pas à compenser la diminution de la vente de CD.

Qui plus est, à ce bilan déjà maussade vient s'ajouter la diminution des ventes de sonneries, véritable vache à lait de la musique dématérialisée.

Curieusement la France fait figure de mauvais élève en matière de musique en ligne puisque selon le quotidien La Tribune : « les marchés allemands, britanniques et japonais se sont stabilisés. »

Interrogé dans les colonnes du journal économique, le président de Sony BMG et du Snep, Christophe Lameignière estime que : » La France continue d'être la championne du piratage ».

D'après le Snep, la moitié des foyers connectés au Web piratent des contenus sur les réseaux P2P contre seulement 25% en Grande-Bretagne.

L'abandon progressif des DRM, entamé par EMI, pourrait changer la donne et permettre au légal de trouver un second souffle. Mais cela ne sera pas suffisant.

Le Snep déplore ainsi une forme de « tolérance et d'empathie a l'égard des pirates. »

Un constat partagé par Julien Ulrich, patron de Virginmega.fr (2e plate-forme légale en France). « Les DRM constituent un des freins à l'essor de la musique légale. Leur suppression est une des conditions pour que cela décolle. Mais le principal problème, c'est le piratage, le gratuit proposé par le P2P. Et même sans DRM, lutter contre le gratuit est très difficile. Tant qu'il n'y aura pas de discours ferme et cohérent de la part des pouvoirs publics, il ne se passera rien. On exige des positions claires et des actes spécifiques. Mais de toutes façons, le régime de sanctions graduées n'est pas suffisant. Il faut arrêter de dire par exemple que les petits téléchargeurs ne seront pas inquiétés. Si on a une chance sur un million de se faire attraper, le peer-to-peer n'est pas prêt de s'arrêter », nous expliquait-il début avril.

Rappelons d'ailleurs que le Ministère de la Justice a fait passer une circulaire auprès des juges pour appliquer des sanctions modérées aux Internautes. Pourtant théoriquement les peines sont très lourdes et peuvent monter jusqu'à une amende de 300.000 euros.

Le PS et l'UMP ont des points de vue différents sur la loi DADVSI

D'un côté, le parti socialiste estime que le débat sur le texte de la loi DADSI a manqué ses objectifs et qu'en conséquence il faudra rouvrir le débat. De l'autre, chez l'UMP l'on rejette le système de la licence globale optionnel, car il prive le créateur de sa liberté et du choix de son mode de rémunération.

Pour la candidate du PS, des sources de rémunérations doivent être combinées pour assurer la rémunération des créateurs, l'une d'elle pouvant provenir d'une forme de système de rémunération forfaitaire pour les échanges gratuits entre personnes.

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