Philippe Nicolas, Scality stockage objets, Le marché nous donne raison
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
La conférence SNW Europe a été l'occasion pour Scality d'annoncer la version 4.2 du RING, sa solution logicielle de stockage objet. Philippe Nicolas, directeur de la stratégie produit, nous explique la stratégie de l'entreprise.
Société française de premier plan dans le domaine des solutions logicielles novatrices de stockage objet, Scality figure parmi les start-up que nous suivons de très près (lire « Scality lève 22 millions de dollars, sous le soleil de Californie »). Philippe Nicolas, le directeur de la stratégie produit de Scality, a répondu à nos questions sur le devenir de la société et la nouvelle version 4.2 de son RING.
Silicon.fr : Où en est Scality depuis l'annonce du troisième tour de financement de l'été dernier ?
Philippe Nicolas: Nous accélérons notre développement et mettons à profit notre dernière levée de fonds pour recruter de nouveaux collaborateurs, adresser de nouveaux marchés et continuer notre expansion géographique. Nous confortons aussi nos positions établies où nous sommes bien reconnus, comme le stockage d'email, le stockage-as-a-service ou le cloud storage. La société se porte très bien, nous sommes en forte croissance, les installations se multiplient avec des volumes de données toujours plus importants renforçant notre position d'innovateur technologique. Les anticipations et choix technologiques fait par Scality ces dernières années nous permettent de nous aligner parfaitement aux besoins actuels et futurs du marché. En un mot, le marché donne raison à Scality.
Vous venez d'annoncer la version 4.2 du RING, qu'apporte-t-elle ? Quelles sont les nouveautés de cette version ?
Effectivement, Scality RING 4.2 est annoncé à la conférence SNW Europe et est d'ores et déjà disponible. Cette version étoffe essentiellement les méthodes d'accès proposées par notre plate-forme de stockage. Nous ajoutons les protocoles de partage de fichiers standards que les clients et prospects nous demandent pour capitaliser sur l'environnement Scality. Nous avons ainsi développé notre propre serveur NFS aligné sur la spécification 3 du protocole. Nous y ajoutons CIFS, AFP, FTP et Hadoop. Notre intégration Hadoop avait d'ailleurs été montrée en mars dernier lors de l'Hadoop Summit à Amsterdam.
Le RING est aujourd'hui très large en terme de méthodes d'accès avec les API objets type Amazon S3 ou notre propre mode http/REST, bien sûr CDMI, le standard incontournable du Cloud Storage, et tous les services orientés fichiers mentionnés ci-dessus. N'oublions pas non plus notre propre système de fichiers, - Scality Scale Out File System (SOFS), qui offre un haut niveau de performance grâce à un parallélisme important. Cela nous permet d'être très bien positionné pour les environnements exigeants comme l'informatique technique ou scientifique.
Jusqu'à cette annonce, nous offrions des méthodes de protection de données au niveau objet au sein d'un cluster ou entre clusters grâce des techniques de réplication ou d'erasure coding avec Scality ARC (Advanced Resilience Configuration). Les clusters peuvent être locaux à un data center, étendus entre plusieurs sites ou complètement dispersés. Nous ajoutons avec RING 4.2, la réplication au niveau fichier avec GeoSync qui permet de conserver la sémantique fichier entre plusieurs sites.
Vous parlez de Hadoop, mais tout le monde en parle. En quoi Scality est différent ?
La philosophie d'Hadoop est de répartir le processing, c'est-à-dire la partie traitement de données, sur les nouds du cluster qui sert à la fois de cluster de stockage et cluster de calcul. Plusieurs offres sur le marché issues des acteurs du stockage ne respectent pas cette philosophie en couplant leur cluster de stockage au cluster Hadoop de traitement de données. Les coûts explosent et la complexité de la plateforme rend délicate son optimisation pour les besoins du client.
Pour le RING, Scality considère des serveurs classiques logiquement unifiés pour constituer un large pool de stockage à base des unités de stockage internes aux différentes machines. L'esprit de notre solution est très proche d'un cluster Hadoop qui utilise le stockage interne des systèmes. Il nous est donc paru naturel et immédiat de coupler Hadoop sur le RING en permettant que les jobs Hadoop comme MapReduce (TaskTracker) tournent sur les nouds où résident les données à traiter. Le cluster Hadoop et le cluster Scality ne font qu'un. Et pour conforter notre approche nous supprimons les limites du NameNode, le serveur de meta-données HDFS (couche de stockage de Hadoop), en remplaçant HDFS par SOFS, notre système de fichiers. Parmi les limites du NameNode, citons l'existence unique du serveur qui peut stopper le cluster en cas de défaillance, les limites de redimensionnement du cluster imposées par la taille mémoire de cette machine, et bien sûr le goulot d'étranglement lié à la charge sur le cluster. Toutes ces limites disparaissent avec Scality SOFS grâce à un fort parallélisme et une distribution du service metadata au sein du cluster.
La solution RING for Hadoop reste fidèle à la philosophie Hadoop, délivre un très bon niveau de performance et réduit le besoin de spécialisation des systèmes donc les coûts associés. C'est aussi la première expérience Scality d'une offre convergente Compute + Data.
En quoi la considération de Scality a changé chez les utilisateurs ?
Depuis le début, Scality cible les grands environnements à fort volume de données avec de vrais problèmes à résoudre tant sur le plan de la performance que de la capacité de stockage. Ces deux dimensions sont pour nous essentielles et nous constatons que peu d'offres sur le marché sont capables de cette forte évolutivité en conservant un très bon niveau de service. Nous parlons bien de configurations de grandes tailles.
Au cours du temps, les utilisateurs opérant la plate-forme et stockant de plus en plus de données considèrent de nouveaux cas d'usage en intégrant toujours plus d'applications. Les types d'accès mis en place peuvent être différents, commençant par un mode objet et ajoutant un mode fichier par exemple. Cette consolidation d'usages accélère la croissance des volumes de données stockés par la plateforme et confère à notre solution une position structurante pour l'entreprise. C'est aussi la raison qui nous a invité à considérer avec succès de nouveaux segments de marché comme les médias, la vidéo, le HPC, la finance ou les marchés des énergies liés au mode pétrolier.
Justement en terme de partenariats, quoi de neuf ?
Plusieurs axes, le premier est l'OEM avec SGI, qui vient d'annoncer SGI ObjectStore qui est en fait Scality RING embarqué avec la gamme MIS ; et Penguin Computing, plutôt visible aux Etats-Unis. Nous avons aussi d'autres accords de reventes avec des grands acteurs où Scality apparaît au catalogue. Nous sommes aussi très actifs sur le programme de validation de solutions partenaires qui booste notre adoption. En même temps, nous continuons nos campagnes annuelles de benchmark et nous venons de publier le dernier effectué avec SGI sous le contrôle d'ESG.
Quel est votre position vis-à-vis de l'open source et des solutions de type Object Storage comme Scality ?
L'open source peut se justifier et plusieurs grands opérateurs ou acteurs du cloud l'ont et continuent à le considérer. Il faut néanmoins relativiser son adoption car la maturité des technologies et des projets est bien différente. Faire un test ou un proof-of-concept, pourquoi pas, mais dépasser cette phase et réellement soutenir une production quotidienne pour des millions d'utilisateurs est un autre enjeu. Scality est une offre commerciale éprouvée qui aujourd'hui stocke, protège et sert plus de 100 millions de boîtes aux lettres sur la planète, sans compter les autres usages qui s'appuient sur notre produit comme le stockage en mode cloud ou la vidéo on-demand. Nous continuons à prouver tous les jours la pertinence de notre solution, notre avance technologique, les prospects nous comparent à l'open source en regrettant peut-être que nous ne le soyons pas, mais c'est comme ça, nous délivrons une vraie valeur pour l'entreprise et notre modèle économique est celui d'un éditeur de logiciels.
A quoi peut-on s'attendre sur 2014 ?
De bonnes surprises à tout point vue ! Continuez de nous suivre et vous ne serez pas déçus.
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