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Big data : stockage objet et fichier ne doivent-ils faire plus qu'un ?

Pour la première fois au Magic Quadrant du stockage objet, Gartner a imposé la fourniture de solutions unifiant la gestion des fichiers.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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Big data : stockage objet et fichier ne doivent-ils faire plus qu'un ?
© généré par IA

L'IT, une histoire de plates-formes ? Sur plusieurs segments du marché, les dernières analyses de Gartner sont allées dans ce sens.

Le Magic Quadrant du stockage primaire, par exemple, en est venu à inclure cette notion dans sa terminologie. Le reflet d'une convergence produits-services qui s'était déjà manifestée, les années précédentes, par l'allongement de la liste des briques obligatoires (STaaS en 2022, AIOps en 2023).
De même, le Magic Quadrant du DevOps et devenu celui des "plates-formes DevOps", en conséquence du mouvement vers des offres intégrées.

Logique également appliquée dans le domaine du big data : le Magic Quadrant dit "du stockage objet et du NAS scale-out" est désormais celui des "plates-formes de stockage fichier et objet". Pour prétendre y figurer, il fallait pouvoir gérer ces deux aspects avec une solution unifiée.

Ce critère a coûté leur place à quatre des fournisseurs classés l'an dernier : Cloudian, DDN, NetApp et Quantum.
D'une année sur l'autre, Dell Technologies, IBM, Pure Storage et Qumulo restent "leaders". VAST Data les rejoint dans ce carré, tandis que Scality en sort (il rétrograde chez les "visionnaires").

Sur l'axe "exécution", qui traduit la capacité à répondre effectivement à la demande du marché, la situation est la suivante :

RangFournisseurÉvolution annuelle
1Dell Technologies=
2Huawei=
3Pure Storage=
4VAST Data+ 3
5IBM=
6Qumulo=
7Nutanix+ 4
8Hitachi Vantara- 4
9Scality- 1
10WEKA+ 4
11IEIT Systems+ 1
12DataCore+ 4

Sur l'axe "vision", centré quant à lui sur les stratégies (sectorielles, géographiques, commerciales, marketing, produit...) :

RangFournisseurÉvolution annuelle
1Nutanix+ 3
2Qumulo- 1
3Dell Technologies- 1
4IBM+ 2
5Pure Storage- 2
6WEKA- 1
7VAST Data+ 1
8Scality- 1
9Huawei=
10Hitachi Vantara+ 1
11IEIT Systems+ 2
12DataCore+ 4

La notion de plate-forme a ses corollaires, dont le concept de namespace global (plan de contrôle unifié). Gartner n'en a pas fait un élément éliminatoire, mais souligne son absence sur l'offre PowerScale de Dell. Et, au contraire, sa fiabilité chez IBM comme chez Qumulo.

Dell, pas toujours compétitif sur le prix

Comme l'an dernier, Dell a pour lui l'exhaustivité de son portefeuille, que Gartner considère comme sans égale sur ce marché. Autres bons points : sa capacité démontrée à porter des workloads critiques et à accueillir ceux touchant à l'IA (investissement dans des projets comme Dell Data Lakehouse et les certifications DGX SuperPOD).

Outre le namespace global, le cache en périphérie fait défaut sur PowerScale. Gartner note aussi la difficulté croissante de cette offre à s'imposer sur le prix dans des deals à grand volume. Ainsi que la dépendance de Dell à des ISV pour des briques telles que la gestion avancée des données, l'analytics et la détection de ransomwares.

L'offre d'IBM reste complexe

Au-delà du namespace global, IBM a droit à un bon point sur le volet IA, avec son écosystème logiciels associé aux modèles FlashCore et au système de fichiers Spectrum Scale. Gartner salue aussi - comme l'an dernier - les innovations sur Ceph (stockage bloc, fichier et objet unifié).

On prendra, en revanche, garde aux chevauchements entre les offres Storage Scale, Storage Ceph, Fusion et Cloud Object Storage. Attention aussi à la difficulté pour déployer Storage Scale dans le cloud public. Et à son focus HPC/analytics (adoption moindre pour des cas d'usage génériques).

Pure Storage peut progresser sur la cyberrésilience

Présentée l'an dernier comme "viable et économique", la technologie flash de Pure Storage est cette fois-ci mise en avant pour sa densité et pour sa consommation, dites l'une et l'autre sans pareilles sur ce marché. Gartner apprécie aussi l'offre StaaS monolocataire sur Equinix Metal et les capacités de gestion des SLA, entre la plate-forme de stockage à la demande Evergreen//One et l'AIOps de Pure 1.

Pure Storage ne se distingue pas autant sur les capacités natives de détection de ransomwares, limitées. Idem sur la prise en charge des déploiements hybrides (l'offre FlashBlade ne peut être instanciée en VM ou conteneur chez les principaux CSP). Et sur l'abonnement Evergreen//Forever, qui "augmente nettement le coût des baies" les trois premières années.

Qumulo, soumis à dépendance(s)

Vanté l'an dernier pour le niveau d'intégration de son offre sur Azure, Qumulo l'est à nouveau. Au-delà de son namespace global, Gartner apprécie la parité fonctionnelle - facilité d'usage comprise - de ses solutions entre les environnements on-prem et le cloud public.

Comme chez Pure, il y a de la marge sur la détection de ransomwares. Gartner pointe aussi le manque de ressources de support hors des plaques Amérique du Nord et EMEA. Ainsi que la dépendance à des partenaires pour l'innovation sur les parties réseau et stockage flash.

VAST Data : attention à la cadence des mises à jour

Le rapport prix/performance sur les gros déploiements vaut un bon point à VAST Data. L'expérience client aussi, de l'avant-vente à la maintence. Gartner note également une croissance de la clientèle... et les améliorations produit qui s'en sont suivies.

Des fonctionnalités comme la réplication synchrone, les clusters étendus et les codes d'effacement géodistribués manquent à VAST Data. Son offre a par ailleurs une traction limitée dans les déploiements hybrides. Et les mises à jour sont fréquentes, représentant un défi pour la stabilité.

Illustration © pongmoji - Adobe Stock

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