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Plates-formes de conteneurs : incontournables hyperscalers ?

Le dernier Magic Quadrant des plates-formes de conteneurs donne à voir un marché dense que dominent des hyperscalers.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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Plates-formes de conteneurs : incontournables hyperscalers ?
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Les conteneurs sur bare metal, tendance pour 2025 ?

Malgré le manque d'outils pour gérer de tels déploiements, cet usage devrait croître, estime Gartner. La raison : les remous sur le marché de la virtualisation.

Dans la vision du cabinet américain, Microsoft n'est pas le mieux placé pour couvrir cette demande. Cela ne l'empêche pas de faire partie des "leaders" des plates-formes de gestion des conteneurs. Il n'est pas seul, cependant. Six autres fournisseurs sont ainsi classés dans le Magic Quadrant consacré à ce segment de marché. Cinq d'entre eux l'étaient déjà l'an dernier. Nommément, Alibaba Cloud, AWS, Google, Red Hat et VMware. Le "petit nouveau" s'appelle SUSE.

D'une année sur l'autre, les critères technologiques à respecter ont peu évolué. Les solutions edge, notamment, sont demeurées facultatives. Comme les offres serverless, les capacités de gouvernance et les services data complémentaires. Sur le volet économique, il fallait, en particulier, satisfaire au moins une des deux conditions suivantes :

> 100 M$ de CA 2023 sur ce marché et au moins 100 clients en prod (hors MSP)
> 30 M$ de CA et au moins 30 clients de plus à fin 2023 vs fin 2022

Le positionnement des fournisseurs dans le Magic Quadrant de la gestion des conteneurs résulte de la combinaison d'évaluations sur deux axes. L'un prospectif (« vision »), centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit...). L'autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande (« exécution » : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services...).

La situation sur l'axe "vision" :

Rang
Fournisseur
Évolution annuelle
1
Red Hat
+ 2
2
Microsoft
- 1
3
AWS
+ 1
4
Google
- 2
5
Alibaba Cloud
+ 1
6
SUSE
+ 1
7
Broadcom (VMware)
- 2
8
Huawei
+ 1
9
Mirantis
+ 2
10
Oracle
- 2
11
Tencent Cloud
- 1
12
Canonical
=

Sur l'axe "exécution" :

Rang
Fournisseur
Évolution annuelle

1
AWS
+ 1
2
Microsoft
+ 1
3
Google
- 2
4
Red Hat
=
5
SUSE
+ 2
6
Alibaba Cloud
=
7
Huawei
+ 2
8
Tencent Cloud
=
9
Broadcom (VMware)
- 4
10
Oracle
+ 1
11
Mirantis
+ 1
12
Canonical
- 2

Alibaba Cloud, entre spin-off avorté et sanctions commerciales

Salué l'an dernier pour la profondeur de son portefeuille, tout particulièrement sur l'edge et le cloud hybride, Alibaba Cloud l'est à nouveau cette année. Sa présence reste néanmoins limitée hors de Chine. Il ne dispose par ailleurs pas des derniers GPU NVIDIA, en raison des restrictions américaines à l'export. Gartner a aussi des incertitudes sur la stratégie organisationnelle. Emblème : l'annonce, en mars 2023, d'un plan d'émancipation de la branche cloud... finalement annulé en novembre.

AWS, toujours limité sur la gestion des flottes de clusters

AWS a toujours pour lui le niveau d'intégration de ses plates-formes de conteneurs avec le reste de ses services d'infrastructure et de gestion. Salué l'an dernier pour la diversité de sa clientèle, il l'est cette fois pour son écosystème de partenaires. La gamme serverless reste aussi un point fort.
Une fois encore, Gartner regrette, d'une part, l'absence d'outils natifs pour la gestion des flottes de clusters. Et de l'autre, le support limité du multicloud (principale option : déployer EKS Distro sur d'autres clouds publics). Autre élément toujours d'actualité : la difficulté à choisir entre ECS et EKS en fonction des use cases.

VMware : la lisibilité de l'offre Tanzu en question

VMware a toujours pour lui sa base de clientèle et son écosystème de partenaires. Gartner apprécie aussi le plan de contrôle unique pour gérer VM et conteneurs. Ainsi que la connexion de Tanzu avec l'écosystème Spring.
L'acquisition par Broadcom reste un sujet d'inquiétude (prix, qualité de service, départ de personnels-clés...). Gartner y ajoute la concurrence croissante avec les CSP dont VMware est partenaire. Autre point de vigilance, déjà évoqué l'an dernier : la quantité d'acquisitions et de projets dont se nourrit Tanzu. Et par là même l'intégration entre ses différentes briques.

Google, peu présent sur la modernisation applicative

En 2023, Gartner avait salué, chez Google, la simplicité du catalogue. C'est toujours le cas. Bon point aussi pour les capacités de gestion de flotte et l'adéquation de l'offre AI Hypercomputer pour les workloads IA.
Google a, en revanche, moins de présence dans les environnements edge et on-prem que les autres "leaders" du marché. Même chose dans les cas de modernisation applicative. Attention aussi aux compétences de l'écosystème MSP, plus limitées que chez les autres fournisseurs classés au Magic Quadrant.

Microsoft, en retard sur le multicloud

Microsoft se distingue par la couverture fonctionnelle de son offre. Ainsi que par les passerelles montées avec GitHub et Azure DevOps. Il a aussi pour lui les capacités de cloud hybride à travers Azure Stack HCI et Azure Arc.
Pour autant, il manque des capacités clés de gestion de clusters sur d'autres clouds publics ou sur vSphere. Microsoft est par ailleurs en retard sur le support des déploiements bare metal et en configurations contraintes. Il a, en outre, une marge d'amélioration sur l'UX de gestion de flotte.

Les prix restent élevés chez Red Hat

Red Hat se distingue toujours sur sa compréhension du marché ; et, en conséquence, sur l'adéquation de son produit pour la majorité des cas d'usage évalués. La tarification reste "relativement élevée" - difficile de justifier les coûts pour des déploiements qui n'exigent pas de fonctionnalités avancées. On prendra également garde à l'effet lock-in. La brique Advanced Cluster Management apporte de l'interopérabilté, mais elle n'est incluse que dans l'abonnement OpenShift Platform Plus (sinon, en add-on). Comme pour VMware, on surveillera la concurrence avec les CSP partenaires.

SUSE peine à se différencier

De par son historique de support de multiples distros, Rancher favorise, au contraire, l'évitement du lock-in, commente Gartner. SUSE a par ailleurs une position forte sur les déploiements edge. Quant aux prix, ils sont "compétitifs".
SUSE a par contre du mal à se différencier sur ce marché. Et il manque de fonctionnalités ciblant les développeurs. À voir, en parallèle, l'impact que ses relations naissantes avec les hyperscalers auront sur son business.

Illustration © everythingpossible - Fotolia

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