R&D : RoboEarth, un cloud européen pour les robots
Des chercheurs européens viennent-ils de poser la première brique de Skynet et d'un futur Terminator ? La question n'est pas si déplacée que cela.
Les chercheurs de l'ETH Zurich (Eidgenössische Technische Hochschule Zürich, École Polytechnique Fédérale de Zurich, Suisse) ont développé la première version de RoboEarth, une plateforme de cloud computing pour robots basée sur Rapyuta.
Une plateforme robotique open source dans le nuage
Rapyuta est une plateforme robotique open source dans le cloud, un framework PaaS (Platform-as-a-Service) dédié aux applications de robotique, pour le pilotage des robots. Le robot doit disposer de l'environnement logiciel a minima pour se lancer, demander l'ouverture d'un noud de traitement dans le cloud et communiquer avec lui via le protocole WebSockets.
Chaque robot qui se connecte dispose d'un espace virtuel, en quelque sorte une VM (machine virtuelle) sécurisée et isolée, sur laquelle s'exécute son programme. Ces espaces sont eux-mêmes connectés à une base de connaissances. Les traitements informatiques s'exécutent ainsi dans le cloud, il n'est pas nécessaire que le robot dispose de capacités de 'computing'.
L'interconnexion entre les robots est également possible, mais elle s'exécute dans le nuage, entre les VM, et non plus physiquement entre robots, qui d'ailleurs peuvent être très largement dispersés sur le globe.
Communiquer dans le nuage
L'objectif du projet est de permettre aux robots équipés d'applications mobiles de communiquer et d'être pilotés via une base commune dans le nuage. Des informations du type données récoltées par des capteurs, cartes, images, langage, etc., sont échangées avec la plateforme applicative dans le cloud. L'analyse de ces données peut également influencer le comportement des robots.
La seule contrainte consiste à disposer d'une connexion de qualité pour que le robot puisse échanger avec sa base, où qu'il/elle soit.
Déporter le 'compute' dans le nuage
Le pilotage des robots n'est pas une nouveauté. Les robots martiens de la NASA, qui explorent la planète rouge, sont un exemple flagrant du niveau technologique atteint par la robotique.
En revanche, le projet RoboEarth est exceptionnel - certainement pas pour longtemps ! - car il permet de déporter le 'compute', c'est-à-dire de conserver, voire partager les capacités de traitement sur l'infrastructure qui supporte le nuage, afin de donner de l'intelligence au robot sans que celui-ci ne dispose de beaucoup de capacités numériques.
Apprendre d'une intelligence partagée dans le nuage
L'autre nouveauté importante qu'apporte RoboEarth, c'est la capacité d'apprentissage collective. Les données récoltées sont analysées dans le cloud et peuvent aboutir à des changements de direction, de comportement, des mises à jour, etc., applicables partout dans le monde.
Cette approche d'intelligence partagée était jusqu'à présent plutôt orientée vers des communications de données entre nanorobots réunis en réseau. Avec RoboEarth, c'est désormais une intelligence collective qui offre des capacités d'apprentissage à chaque robot.
Finalement, c'est le modèle du mainframe qui revient en force : un cour central et de simples exécutants en périphérie, mais désormais dans le nuage.
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