Riverbed, de la performance applicative au SD-WAN
Créé en 2002 à San Francisco, Riverbed Technology est spécialisé dans la performance applicative avec des solutions de visibilité, d'optimisation et de contrôle des applications de bout-en-bout en direction des grandes entreprises et administrations. L'entreprise californienne compte 26?000 clients (dont 97% du Fortune 100) et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 milliard de dollars en 2014 (+5%). Une stratégie renforcée depuis l'acquisition d'Opnet en 2012. « On appuie très fort notre stratégie sur la performance applicative, confirme Olivier Brot, directeur des ventes France depuis juillet dernier, pour qui le software impacte notre vie quotidienne, le dysfonctionnement d'une application est préjudiciable pour l'entreprise en terme d'image comme de coût et le DSI doit s'occuper de cette dépendance à l'application. »
Une performance applicative de plus en plus externalisée à travers un environnement hybride où les applications installées sur les postes de travail cohabitent avec celles hébergées dans le Cloud. « En 2015, la notion hybride est devenue la norme dans les grandes entreprises », assure le responsable. Et d'appuyer ses arguments sur l'étude interne «?Global Application Performance 2015?» réalisée par Wakefield Research qui révèle que 70% des organisations ont adopté une forme ou une autre (SaaS, PaaS ou IaaS) du Cloud, que 51% des workload passent désormais dans le Cloud et que 55% des connexions réseau utilisent Internet au lieu du WAN (contre 30% en 2012). Ajoutons que 84% des usages évoluent vers des appareils déconnectés avec l'utilisation de terminaux personnels. « Le réseau hybride est la nouvelle norme, confirme Franck Lyonnet, deputy CTO. Le on-premise et off-premise va perdurer même si certains veulent supprimer MPLS et serveurs pour le 'Cloud only'. Le modèle traditionnel du réseau MPLS centralisé avec l'Internet dans un coin perdure, on continue à en vendre, mais la grande majorité des entreprises se tournent vers le Cloud pour leurs applications. »
Simplifier la complexité hybride
Un environnement hybride, où se mêlent réseaux privé MPLS et Internet, qui se justifie par l'agilité et la performance qu'il apporte aux équipes métiers mais génère une complexité dangereuse pour les équipes IT (et l'entreprise) du fait de la perte de visibilité de l'architecture informatique, notamment avec la problématique de la sécurité dans une approche distribuée. Avec le risque, paradoxal, de pertes de performances. Toujours selon l'étude de Riverbed, 90% des dirigeants estiment qu'il est plus difficile de dépanner des problèmes de performances applicatives dans un environnement hybride. Et ils estiment à 6 heures le temps passé à résoudre un dysfonctionnement applicatif majeur.
Une problématique à laquelle la société californienne se propose de répondre par une approche qui dépasse la vision de solution unique pour chaque segment des connexions point-à-point à travers une offre apportant une visibilité plus holistique des performances de bout-en-bout. « Nous disposons de l'expertise WAN et des évolutions hybrides avec une offre globale des couches basses et hautes du réseau », assure Olivier Brot. « Il faut faire en sorte que l'entreprise puisse gérer cette complexité en pensant application », complète Franck Lyonnet. Comment?? « En retrouvant la visibilité sur les applications et en les analysant dans la chaîne d'acheminement des contenus pour identifier où sont les problèmes. » Sur ce point, le CTO précise d'ailleurs que « certains clients nous utilisent pour challenger le fournisseur de Cloud ».
Le réseau sous le contrôle de la DSI
Aujourd'hui, la réponse s'inscrit dans une plate-forme (Application Performance Platform) composée de trois solutions principales?: SteelCentral, suite d'outils de supervision des performances du réseau, des applications et des utilisateurs; SteelHead, une solution d'optimisation WAN; et SteelFusion dédié à l'infrastructure hyper-convergée qui gère les données dans le Cloud pour assurer la continuité de service en cas d'incident avec, assure Riverbed, des restaurations d'applications en quelques minutes. Ajoutons le jeu d'API ouvertes SteelScript qui permet de personnaliser et d'automatiser la plate-forme.
Demain, la gestion de la complexité passera par la définition d'une infrastructure IT orientée application (Application Defined IT infrastructure). « La mutualisation de l'infrastructure impose une nouvelle approche du contrôle et de la sécurité par les DSI, déclare Olivier Brot. Les DSI vont chercher à contrôler de plus en plus le réseau. » Un contrôle renforcé que Riverbed promet d'apporter avec SD-WAN que l'on pourrait résumer par une approche SDN (Software Defined Networks) appliquée au WAN, une solution «?IT branch?» pour les différents sites ou divisions de l'entreprise. « Aujourd'hui, on ne peut plus attendre quatre semaines que l'opérateur implémente un changement de classe de service, estime Franck Lyonnet, même Orange rêve de réseau à la demande. » Un rêve tangible grâce au « robinet applicatif ».
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SD-WAN : Project Tiger en 2016
En développement depuis 3 ans, SD-WAN se concrétisera par Project Tiger. Cette nouvelle appliance «?Edge?» permettra de construire une architecture réseau «?facilitatrice?» sur la fondation des applications SteelHead. Un nouveau réseau qui se voudra tout à la fois automatisé, convergé, sécurisé, hybride, ouvert, géré dans le Cloud et de manière applicative. Pour cela, Riverbed a développé SteelOS, son propre OS qui inclut le routage. « Cela permet d'être plus efficace sur la gestion hybride et de réduire le nombre d'appliances », justifie le CTO. L'offre intégrera un service chain pour composer ses propres chaînes de services à partir de containers et piloté par des data plane et service plane déployables dans le Cloud. Bien que virtualisable, Project Tiger s'inscrira dans une boîte physique. « A un moment ou un autre, il faut du hardware, soutient Franck Lyonnet. Les entreprises préfèrent une appliance packagée avec un ensemble de services pour un coût contrôlé. »
L'offre SD-WAN est attendue pour le troisième trimestre 2016. Probablement avant, laisse planer Franck Lyonnet. Elle ouvrira la porte à de nouveaux produits et services comme de la prédiction sur les besoins rendue possible à partir de l'analyse fine du comportement du réseau. Quant à l'éventuelle unification des contrôleurs LAN et WAN, « on n'y est pas encore car cela nécessite un langage commun qui n'existe pas aujourd'hui. » Mais nul doute que Riverbed y travaille.
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