Scality : des fonds et des ambitions
Et de quatre pour la start-up franco-américaine Scality. Le spécialiste du stockage Cloud vient de boucler une levée de fonds de 45 millions de dollars, auprès de plusieurs investisseurs dont la BPI via le fonds Ambition numérique et BroadBand Tower, Inc. (BBTower) mais aussi des historiques comme Menlo Ventures, IDInvest, Iris Capital, Omnes Capital et Galileo Partners. Sans oublier, que les deux tiers des salariés de Scality ont complété ce tour de table. Au total, la jeune pousse a levé 80 millions de dollars.
Son co-fondateur, Jérôme Lecat (photo ci-dessus) nous explique que « cette levée de fonds va nous permettre d'accélérer et de développer la commercialisation de notre offre Ring ». Pour mémoire, l'anneau Scality (RING) est un logiciel de stockage indépendant du matériel « à l'échelle du Cloud », reposant sur une infrastructure de serveurs x86. Cette solution s'adresse à des environnements de plus de 1 Po de données sauvegardées et permet de stocker de manière persistante plusieurs éléments de stockage au sein d'une seule unité. Aujourd'hui, le dirigeant revendique « 80 clients qui ont déployé la solution ». Scality est présent en Europe de l'Ouest, Amérique du Nord, au Japon et à Singapour.
Des partenariats avec le monde des serveurs
Il ajoute que « le marché du stockage est en pleine mutation avec une distinction entre deux volets. Le premier s'oriente vers le stockage haute performance où le point essentiel est une très faible latence. On retrouve dans ce cadre les baies 100% flash. Le second volet est le stockage capacitaire où les applications sont moins sensibles à la latence. Nous nous situons sur ce second marché ». Une orientation qui ouvre à Scality les portes du monde des serveurs. La start-up a signé plusieurs accords de distribution avec HP, Dell et Cisco. « Ces grands acteurs n'ont pas d'offres de ce type sur la partie stockage, nous sommes donc complémentaires avec leurs serveurs », constate Jérôme Lecat. Un moyen aussi de concurrencer NetApp et EMC qui voient leur chiffre d'affaires sur le stockage traditionnel régresser.
Une IPO en 2017
L'autre raison de cette levée de fonds est l'ambition affichée de réaliser l'introduction en bourse à l'horizon 2017. Jérôme Lecat reste prudent : « C'est une prédiction à long terme. Mais c'est un choix qui s'explique par le renforcement de la crédibilité de la société aux Etats-Unis. » Interrogé sur la bulle financière qui s'empare de la Silicon Valley, il admet qu'elle touche de très grosses valorisations et qui restent toujours privées. Mais la bulle n'est pas similaire à celle des dotcoms du début 2000. « La transformation numérique des entreprises est inéluctable et repose sur des éléments. » Pour lui, le monde du stockage est épargné. « Il y a eu 6 milliards de dollars investis en 5 ans et la création de 50 start-ups avec des chiffres d'affaires de plus de 10 millions de dollars. »
Une plus grande intégration avec S3 d'AWS
Dans un avenir plus proche, l'heure est aux évolutions de Ring. Parmi les améliorations à attendre, Jérôme Lecat veut se concentrer sur « une meilleure compatibilité avec S3 d'AWS. Nous avions dès le début une interopérabilité, mais les développeurs ont besoin d'avoir une meilleure intégration avec un outil devenu incontournable dans le Cloud ». D'autres progrès sont à attendre dans les performances du stockage objet. Pour réaliser ce travail et le commercialiser, des recrutements sont prévus avec « 30 personnes à recruter d'ici à la fin de l'année et 50 l'année prochaine avec un mix technique (notamment en France) et commercial », annonce Jérôme Lecat.
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