Sécurité des Scada : il est urgent d'agir, selon l'Anssi
En ouverture des Assises de la sécurité, Patrick Pailloux, le directeur général de l'ANSSI, a mis en garde les RSSI sur les risques que comportent les systèmes industriels (ou Scada). Un énième avertissement qui témoigne de l'inquiétude de l'Agence sur le sujet.
Une véritable marotte. Une fois de plus, lors des Assises de la sécurité qui se déroulent en ce moment à Monaco, Patrick Pailloux, le directeur général de l'ANSSI, s'est inquiété de la sécurité des systèmes industriels (Scada). Un avertissement qu'il avait déjà lancé lors de l'édition 2012 de cette même manifestation réunissant la communauté des DSI et RSSI (mais aussi des équipementiers et éditeurs).
La raison de cette insistance ? Les systèmes industriels se rapprochent de plus en plus des systèmes informatiques « classiques ». En perdant en spécificités, les Scada deviennent plus facilement attaquables.
D'autant que le monde Scada a tendance à migrer vers l'IP. Des interconnexions synonymes de risques accrues de piratage.
« Il est donc essentiel que, dans ce domaine, on se retrousse les manches et que l'on agisse », avertit Patrick Pailloux.
On attend, d'ici à la fin de l'année, des recommandations officielles émanant d'un groupe de travail sur le sujet, un groupe que pilote par l'ANSSI.
Notification obligatoire des incidents
Dans quelle mesure l'Etat considère-t-il ce thème comme prioritaire ?
Des dispositions liées à la protection des systèmes critiques au sein des opérateurs d'importance vitale ou OIV (une centaine d'entreprises évoluant dans une douzaine de secteurs) sont clairement mentionnées dans le Livre Blanc sur la Défense publié fin avril.
Elles sont en cours de retranscription au niveau législatif et règlementaire.
A travers l'examen parlementaire du projet de loi sur la programmation militaire (en particulier l'article 15), l'Etat devrait fixer des « mesures nécessaire pour détecter et traiter tous les incidents sur les systèmes critiques » avec notification obligatoire des incidents.
Mais les éléments collectés ne seront pas publiés pour des questions de « concurrence entre opérateurs mondiaux » et des « risques de malveillance ».
Patrick Pailloux insiste : « L'Etat va réguler les systèmes critiques des OIV et il aura la possibilité de fixer des règles de sécurité impérativement ».
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