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Telecom Italia a déposé un offre pour AOL, France et Allemagne

L'opérateur précise que le processus d'adjudication était désormais « une question de mois »

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Telecom Italia a déposé un offre pour AOL, France et Allemagne

La vente des activités FAI d'AOL Europe ne fait plus aucun doute. Et les repreneurs se pressent au portillon. AOL France et AOL Allemagne semblent être les deux filiales de Time Warner les plus séduisantes.

Selon la presse, Neuf Cegetel et Free seraient intéressés par AOL France, tandis que Mobilcom, freenet.de et Versatel seraient prêts à déposer une offre pour AOL Allemagne. Ce mardi, l'on apprend que Telecom Italia a officiellement déposé une offre de reprise sur AOL France et AOL Allemagne. « Nous avons fait une offre indicative la semaine dernière pour les filiales d'AOL », a déclaré l'administrateur délégué de Telecom Italia Riccardo Ruggiero lors d'une conférence à Milan. Il a ajouté que le processus d'adjudication était désormais « une question de mois ». Selon le Daily Telegraph, AOL France (environ 500.000 abonnés haut débit) serait valorisé à 250 millions d'euros. Si l'opération se réalisait, elle donnerait un nouveau coup d'accélérateur à la concentration du marché des FAI français. Selon les observateurs, ce marché est encore trop morcelé et à terme, seuls quelques acteurs de poids vont subsister. Surtout, elle permettrait à l'acquéreur de doper considérablement et rapidement sa base d'abonnés. La conquête d'un abonné haut débit étant aujourd'hui de plus en plus longue et coûteuse. Si Telecom Italia rachète AOL France, sa filiale française Alice passerait de 600.000 abonnés haut débit à presque 1,1 million, juste derrière Neuf Cegetel (1,2 million). Le rachat d'AOL par Free permettrait à l'opérateur de se rapprocher d'Orange (avec un total de 2,1 millions d'abonnés ADSL). Si Neuf Cegetel remporte la mise, il dépassera son grand rival Free avec un total de 1,7 million d'abonnés ADSL contre 1,6 pour Free. Une vente logique

Ces éventuelles cessions s'expliquent facilement. AOL est toujours au centre des préoccupations de Time Warner. Considéré comme un boulet financier, de nombreux actionnaires du géant américain des médias réclament depuis plusieurs mois la sortie du fournisseur Internet du giron du groupe. Et cela malgré l'entrée de Google dans le capital d'AOL à hauteur de 5% pour 1 milliard de dollars. AOL constitue toujours un foyer de perte pour Time Warner. Au premier trimestre 2006, la division Internet accuse une perte de 835.000 abonnés, ce qui réduit son nombre d'abonnés aux Etats-Unis à 18,6 millions, et même en Europe. Pas de surprise alors pour le chiffre d'affaires d'AOL qui a reculé de -7 %, alors que ses revenus publicitaires ont progressé de 26 %. D'autant plus que le groupe devra verser pas moins de 2,6 milliards de dollars aux actionnaires lésés lors de la fusion du siècle AOL-Time Warner. Rappelons qu'au moment où American Online fusionnait et prenait le contrôle du géant des médias Time Warner, la justice américaine démontrait que les résultats comptables d'AOL avaient été artificiellement gonflés durant 15 mois ? de 1998 à 2000 - par des budgets de publicité en ligne, fictifs ou litigieux. La vente d'AOL Europe pourrait donc permettre en partie de provisionner cette très lourde condamnation de la justice américaine. Rappelons enfin que Time Warner conserverait toutefois les activités de portails généralistes et de services d'AOL, désormais ouverts à tous les internautes (lire notre article).

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