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Telecom Italia, une issue: l'espagnol Telefonica s'allie aux banques italiennes

4,1 milliards d'euros sont mis sur la table. La solution est 100% européenne, ce qui rassure le gouvernement et l'opinion publique italiennne

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Telecom Italia, une issue: l'espagnol Telefonica s'allie aux banques italiennes

Le feuilleton Telecom Italia s'achève après moult rebondissements. Finalement, c'est une solution européenne qui a été retenue pour la reprise de 80% d'Olimpia, la holding de Pirelli qui détient 18% de l'opérateur italien.

Le conseil d'administration de Pirelli a indiqué dans un communiqué avoir examiné puis accepté l'offre présentée par les banques italiennes Mediobanca, Intesa Sanpaolo, l'opérateur espagnol Telefonica mais aussi par le groupe italien d'assurances Generali et la holding de la famille Benetton, de racheter Olimpia pour 4,1 milliards d'euros.

L'offre de reprise a été déposée à un prix plancher de 2,82 euros par titre.

Les banques italiennes détiendront 57,7% d'une nouvelle holding baptisée Telco, le géant des télécoms espagnol Telefonica participera à hauteur de 42,3%.

Au terme de l'opération Telco ne possèdera non pas 18% de Telecom Italia mais un total de 23,6%, car Mediobanca et Generali vont aussi apporter à Olimpia les participations qu'ils détiennent déjà dans Telecom Italia, à savoir 1,54% et 4,1%.

En mars dernier, Pirelli annonçait son intention de vendre ses parts dans Olimpia qui contrôle 18% de Telecom Italia, jugée responsable de sa perte.

Il faut dire que depuis 2001, Pirelli ne cesse de financer sa participation dans l'opérateur. A perte. En novembre, l'entreprise a passé une provision pour dépréciation sur sa participation dans Olimpia de 2,1 milliards d'euros. En 2002, lors de sa prise de participation Pirelli a payé 4,17 euros par action Telecom Italia. Elle vaut aujourd'hui environ 2 euros.

Une première approche de Telefonica tombe à l'eau. Puis, en avril, AT&T allié au mexicain America Movil se déclare intéressé et offre 2,82 euros par action, une proposition accueillie favorablement par le conseil d'administration de Pirelli.

Mais le gouvernement fait blocage s'inquiétant de la reprise d'un fleuron national par un groupe américain.« Les grandes entreprises doivent rester italiennes car entre Italiens il y a tôt ou tard un accord. Avec les autres c'est plus difficile », a estimé Sergio Romano, éditorialiste du Corriere della Sera. Une solution alternative est recherchée et l'américain jette finalement l'éponge.

Entre temps, le torchon brûle entre Olimpia et le président de Telecom Italia, Guido Rossi. Ce dernier s'opposerait aux ambitions de son actionnaire de référence. Il est ainsi accusé d'avoir fait capoter la première approche de l'espagnol Telefonica et ne semble pas plus favorable à AT&T. Traduction : l'homme est remercié.

On parle ensuite de France Télécom et Deutsche Telekom qui auraient mandaté des banques pour analyser le dossier. Sans suite.

Finalement, le retour de l'espagnol Telefonica allié à des groupes financiers italiens permet de satisfaire toutes les parties. « L'accord entre Telefonica et Telecom Italia est la première grande alliance entre deux opérateurs européens de télécoms, pendant longtemps monopoles d'Etat. C'est un tournant important qui pourrait mener à la création dans les prochaines années d'une nouvelle grande compagnie européenne », a commenté dimanche le quotidien économique Il Sole-24 Ore.

Cette opération marque le retour des grandes manoeuvres d'acquisition en Europe. Elle permet à Telefonica de consolider ses positions, notamment devant France Télécom.

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