Une adoption du Cloud à géométrie variable dans l'Europe des 28
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Selon Eurostat, seule une entreprise sur cinq dans l'Union européenne utilise des services de Cloud Computing. Les problématiques de sécurité et la défiance sont les principaux freins.
Selon l'office statistique de l'Union européenne, Eurostat, seule 1 entreprise sur 5 (19%) utilise des services de Cloud computing, mais la situation varie grandement entre États membres, d'après une enquête menée début 2014 auprès de 151 000 entreprises (sur 1,5 million au total, dont 83% de PME, 14% d'entreprises de taille intermédiaire et 3% de grands groupes).
La France en dessous de la moyenne de l'UE
Les proportions les plus élevées d'entreprises utilisant l'informatique en nuage ont été observées en Finlande (51%), en Italie (40%), en Suède (39%) et au Danemark (38%) en 2014. Les Pays-Bas, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Croatie, la Belgique et la Slovaquie se situent également au dessus de la moyenne européenne en matière d'adoption du Cloud par le monde des affaires. La France, en revanche, fait moins bien (12%). Elle est 19e sur 28 dans ce domaine, mais devance de peu l'Autriche, l'Allemagne (11%) et Chypre (10%). Six États membres sont en dessous des 10%: Bulgarie, Grèce, Hongrie (8% chacun), Lettonie et Pologne (6% chacun) et Roumanie (5%).
Dans l'Union des 28, le secteur de l'information et la communication affiche, sans surprise, le taux le plus élevé d'organisations ayant adopté le Cloud (45%), suivi du secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques (27%). Mais cette proportion oscille seulement entre 14% (construction) et 20% (services administratifs) dans tous les autres secteurs d'activité.
Messagerie, stockage et applications
Dans l'UE des 28, le Cloud est principalement utilisé pour des services de messagerie électronique (pour 66% des entreprises utilisatrices) et du stockage de fichiers (53%). Viennent ensuite : l'hébergement de bases de données (39%), les suites en ligne de bureautique (34%), les logiciels de comptabilité (31%) et les solutions de CRM (21%). La puissance de calcul « à la demande » (17%) ferme la marche. Globalement, les entreprises utilisatrices sont plus nombreuses à opter pour le Cloud public (12%) que le Cloud privé (7%).
Les incertitudes freinent l'adoption du Cloud
Interrogées sur les facteurs limitant une utilisation plus large du Cloud en Europe, les entreprises utilisatrices ont mis en avant : le risque de violation de sécurité (pour 39% des répondants), les coûts élevés d'achat et l'incertitude concernant la législation applicable (32% respectivement). La réforme européenne en cours sur la protection des données, par exemple, inquiète plus d'un acteur. Et l'incertitude concernant la localisation des données est plus forte chez les grandes entreprises (46%) que les PME (29%). Enfin, du côté des sociétés qui n'utilisent pas encore le Cloud, le connaissance insuffisante des services proposés constitue le principal frein à son adoption.
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