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eBay pourrait se séparer de Skype

Malgré des résultats à la hausse, le service de VoIP n'est pas devenu la poule aux oeufs d'or pour le géant des enchères en ligne

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eBay pourrait se séparer de Skype

eBay s'apprête-t-il à divorcer de Skype ? Les rumeurs en ce sens se multiplient depuis quelques semaines et se renforcent depuis la publication des trimestriels maussades du géant de l'enchère en ligne.

Il faut dire également que certaines déclarations de Skype jettent de l'huile sur le feu. « Skype est une superbe affaire autonome », a ainsi déclaré John Donahue, chef exécutif de la start-up. De quoi multiplier les spéculations.

Car malgré leurs progressions continues, les revenus de Skype ne contribuent que modestement aux résultats de sa maison mère. Le chiffre d'affaires d'eBay atteint 1,5 milliard d'euros au 4e trimestre, soit une baisse de 7%, mais le bénéfice net affiche une baisse de 31%. Skype a généré 111,5 millions d'euros de revenus, soit une progression de 26%. Le service compte maintenant 405,3 millions d'utilisateurs (+47% en un an et +10% en trois mois).

La faute à des synergies minimales entre les deux groupes, explique John Donahue qui pointe ici le problème essentiel. Jamais eBay n'est parvenu à transformer Skype en allié de poids, malgré les promesses.

En 2005, eBay s'offre Skype au prix fort : 2,6 milliards de dollars. Au départ, l'ambition d'eBay était limpide. Le géant de l'enchère en ligne voulait utiliser le populaire système de communication voix en peer to peer sur IP, pour faciliter la mise en relation entre les vendeurs et les acheteurs.

En mai 2007, un premier signe, confirmant la faiblesse du modèle économique proposé par Skype apparaissait avec la fermeture de quasiment tous les bureaux européens de l'opérateur. Quelques mois plus tard, eBay annonce pour 630 millions d'euros de dépréciation d'actifs dans ses comptes pour le troisième trimestre. La faute notamment à Skype.

eBay commence à regretter le rachat à prix d'or de Skype. Même Niklas Zennstrom, fondateur et p-dg de Skype, concède que son entreprise a été surévaluée.

En 2008, Josh Silvermann, le p-dg du service de téléphonie par IP répète à l'envi qu'eBay soutient Skype. Pourtant, ni eBay ni Skype ne réussissent à doper la part des communications payantes du service, élément fondamental pour la croissance des revenus. Car si Skype compte plus de 400 millions d'utilisateurs, ces derniers ne dépensent pas beaucoup. Et plus de trois après le rachat, les synergies restent symboliques entre les deux groupes.

« Nous testons cette année les synergies. Si ces dernières sont fortes, nous la garderons en portefeuille. Si elles ne le sont pas, nous la reconsidérerons », expliquait en avril 2008 le nouveau président d'eBay, John Donahue, en précisant que cela pourrait conduire à une cession.

Autant d'éléments qui pourraient justifier une vente de Skype au plus offrant. Pour autant, divers éléments viennent contredire cette hypothèse. D'abord, le contexte actuel n'est pas favorable aux grosses acquisitions, un acheteur devra mettre le prix pour s'emparer de Skype.

Par ailleurs, le modèle économique de Skype évolue. Le service convoite de plus en plus le secteur des PME avec des services payants dédiés. Skype a également lancé des forfaits payants qui permettent de téléphoner de manière illimitée vers les postes fixes de 34 pays. Autant de nouveaux services qui font décoller les revenus. Enfin, le trublion de la VoIP avance enfin ses pions dans la mobilité avec une version compatible avec les mobiles java et Android.

La question est désormais de savoir si cette nouvelle stratégie se fera seule ou à deux.

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