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Barack Obama étrille la politique de cyberdéfense de G.W Bush

Le candidat démocrate à la Maison Blanche critique, tacle et prend les devants. Surfant sur une image de connaisseur du monde de l'Internet, il propose, sans y toucher, rien de moins que sa vision de la géopolitique

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Barack Obama étrille la politique de cyberdéfense de G.W Bush

Depuis la course à l'investiture, Barack Obama, le jeune sénateur de l'Illinois, pose une à une les cartes de son jeu. Ce mercredi, Obama s'est lancé dans une critique en règle de la politique de l'administration Bush en matière de cyberdéfense.

Malgré les 30 milliards de dollars injectés dans la cybersécurité cette année, Obama balance. A l'aise, il s'est livré à une critique en règle de la ligne de défense du bureau Bush. Morceaux choisis.

En plus de son image de « pratiquant  » de l'Internet, le sénateur sait comment utiliser la Toile pour faire passer des idées. Lorsqu'il annonce que les résidents de la Maison-Blanche sont (presque) endormis lorsqu'on leur parle de défense des réseaux, cela s'appelle un positionnement électoral. Lorsqu'il s'attaque à plus gros, cela devient tout de suite plus intéressant : « Nous savons que le cyberespionnage est en constante augmentation. Des pays comme la Chine l'ont pris en compte très rapidement,cela fait huit ans que nous traînons les pieds « . Ces propos, recueillis par le site wired.com à la sortie de l'Université de Purdue (Indiana) ne sont pas anodins. Ils témoignent que le candidat tente de prendre la mesure des nouvelles menaces non-conventionnelles. Un vaste terrain de la géopolitique encore peu exploité par les hommes politiques. D'autant que son rival républicain, John Mc Cain se pose comme figure tutélaire de l'armée américaine grâce à son titre de héros du Vietnam.

« Si j'étais président, je mettrais la cybersécurité à la place qu'elle doit être, c'est-à-dire, une priorité principale. Je déclarerais notre infrastructure informatique comme un avantage stratégique et nommerait un conseiller national du cyber, sorte de conseiller personnel« . Les tenants de la cyberguerre feraient donc leur entrée dans le bureau ovale, faisant exploser les règles de la Realpolitiksuivie depuis quatre ans par l'administration Bush.

Si Obama reste à l'aise dans la critique, c'est qu'il s'oppose sans pour autant proposer mieux. Il semble prendre néanmoins la mesure de certains nouveaux enjeux comme l'existence d'activités chinoises en la matière ou la facilité à laquelle un réseau peut être attaqué.

Obama retourne donc les arguments de ses adversaires pour mieux s'en servir. Lorsqu'on lui parle de domination de l'Air Force (le corps d'armée spécialisé dans la cyberdéfense), il riposte :  » Pour protéger notre sécurité nationale,il faut que le gouvernement, l'industrie, et le monde universitaire établissent les meilleurs pistes pour préserver nos infrastructures.Il est désormais important de nous prémunir contre des attaques de hackers-terroristes-espions. Il poursuit, Nous devons avoir la capacité d'identifier, isoler et répondre à une cyberattaque « .

Barack Obama adopte là sa propre ligne de défense en matière de politique internationale. Fidèle à sa stratégie, il joue sur ses différences et sa capacité à mettre le doigt sur certaines questions délaissées par ses rivaux électoraux. Une stratégie payante, tant que le sénateur promet, il reste en bonne place dans les sondages.

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