Blockchain : Microsoft, Accenture et Intel veulent privatiser Ethereum
Une déclinaison pour entreprises d'Ethereum, la plate-forme de Blockchain ? C'est en tout cas l'objectif d'une organisation à but non lucratif qui doit être officialisée aujourd'hui et qui réunit des géants des technologies comme Microsoft, Intel et Accenture, des banques comme JPMorgan Chase, Banco Santander, Crédit Suisse ou UBS et quelques start-up comme Consensys et BlockApps. Au total, une trentaine de sociétés - aucune française - associées dans un consortium, le Enterprise Ethereum Alliance. Celui-ci entend créer une version privée de la technologie Ethereum adaptée aux besoins des entreprises, notamment en matière de traçabilité des données et de gestion des contrats.
Placée en Open Source, cette future mouture d'Ethereum pourra être déclinée pour les besoins de chaque secteur d'activité : les banques créeront ainsi une chaîne de blocs pour le suivi de leurs contrats tandis que les compagnies maritimes en monteront une autre pour leurs propres fins. Certaines entreprises ont déjà commencé à adapter Ethereum pour leurs besoins spécifiques. JPMorgan, par exemple, a développé sa mouture, connue sous le nom de Quorum, que la banque a utilisé dans des tests afin de suivre des transferts d'argent entre filiales de différents pays. Quorum fera partie de la nouvelle version d'Ethereum développée par l'alliance.
Ethereum Alliance vs la fondation Hyperledger d'IBM
Le potentiel de la Blockchain semble particulièrement important pour le secteur bancaire. Dans un rapport paru en janvier, Accenture, l'une des 11 sociétés du conseil d'administration de l'alliance Ethereum, estimait que la technologie pourrait permettre aux 10 plus grandes banques de la planète d'économiser entre 8 et 12 milliards de dollars par an en coûts d'infrastructure. Soit 30 % de leurs coûts totaux en la matière.
Dévoilée par Reuters et le New York Times, l'Enterprise Ethereum Alliance apparaît comme une alternative aux efforts d'IBM sur la Blockchain. Rappelons que Big Blue a pris la tête d'une initiative concurrente, appelée Hyperledger Foundation.
Un fork qui fait débat
Ethereum est né en 2013, fondé par un développeur appelé Vitalik Buterin. Alors âgé de 19 ans, ce dernier avait déjà travaillé sur le Bitcoin. Depuis sa sortie officielle en 2015, le réseau Ethereum a été la cible de plusieurs piratages et vols. Malgré tout, il concentre l'intérêt de nombreux développeurs et entreprises qui y voient un moyen nouveau et sophistiqué pour les groupes de personnes et entreprises d'initier et suivre les transactions et contrats de toutes sortes. « Dans chaque secteur d'activité, Ethereum est habituellement la première plateforme vers laquelle se tournent les gens », assure dans le New York Times Marley Gray, l'architecte Blockchain en chef de Microsoft.
En juin 2016, l'exploitation d'un bug dans Ethereum a contraint la plate-forme à créer un fork (une dérivation du code), permettant aux participants lésés de récupérer leurs investissements. Une manoeuvre qui a suscité des débats houleux dans une communauté qui faisait jusqu'alors sienne la devise du juriste Lawrence Lessig, « code is law » (le code est la loi). Un principe qui interdit, normalement, toute modification a posteriori des règles du jeu inscrites dans le code.
A lire aussi :
Blockchain : une économie potentielle de 10 Md? par an pour les banques
Lire aussi : La GenAI s'affirme dans les stratégies data
La cybercriminalité décryptée : objets détournés, élections perturbées et Blockchain dépouillée
Crédit Photo : max sattana-Shuttestock
Portrait :TechCrunch via Visual Hunt / CC BY
Sur le même thème
Voir tous les articles Cybersécurité