EADS affiche ses ambitions dans la cybersécurité avec Cassadian
EADS n'entend pas laisser sa part de marché dans la cybersécurité industrielle et de défense à ses concurrents - Thales, Finmeccanica, HP et Northrop Grumman - et compte même l'augmenter avec en cible le demi milliard d'euros de chiffre d'affaires dans 5 ans. Soit une multiplication par 10 de ses revenus dans ce domaine. Pour cela, EADS a regroupé ses activités dans la cybersécurité, qui ont donc dégagé un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros principalement issu de sa filiale Cassidian, dans une nouvelle entité nommée Cassidian Cybersecurity.
EADS vise ici un créneau bien particulier et extrêmement sensible, celui de la sécurité des données et des réseaux dans l'industrie et la défense. L'actualité récente, avec plus spécifiquement les cyber attaques menées contre des sites industriels iraniens, a pointé ce domaine méconnu du grand public, voire des acteurs de l'industrie eux même. Pourtant, le déploiement depuis longtemps engagé des infrastructures critiques dans les entreprises - réseaux optiques, réseaux électriques, télécommunications - en font une cible de choix pour les hackers au service des organisations mafieuses pour les uns, des organisations gouvernementales pour d'autres.
Se rapprocher des gouvernements
La stratégie de Stephan Zoller, directeur de Cassidian, est de se rapprocher des gouvernements afin d'assurer la promotion de ses offres. Trois sociétés spécialisées seront donc créées, en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne. De quoi maintenir des relations déjà bien engagées dans ces régions. D'autres sociétés nationales seront créées au rythme des nouveaux clients. Mais c'est surtout le Moyen-Orient que cible Cassidian Cybersecurity, là où les entreprises - principalement pétrolières - ont été les plus sensibilisées par l'affaire du virus Stuxnet sur le programme nucléaire iranien, et plus récemment par la cyber attaque dont a été victime le terminal pétrolier de Kharg.
L'offre de Cassadian Cybersecurity va également évoluer dans les prochains mois. Ses solutions de sécurité civile et militaire, sur les infrastructures IT de réseaux et de télécoms, vont se voir compléter de nouvelles offres, pour la protection des ordinateurs qui régulent les installations industrielles, ou encore pour l'encryptage des conversations depuis les téléphones mobiles. Du lourd.
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