Etats-Unis : le Congrès en remet une couche contre la Chine
Publié par Olivier Robillart le | Mis à jour le
La classe politique américaine s'inquiète de plus en plus du potentiel offensif de l'Empire du Milieu. Comme Barack Obama, la chambre stigmatise le cyber-espionnage des autorités de Pékin.
« La Chine a développé un programme de cyber-conflit d'un niveau tel qu'il est capable de pénétrer les réseaux des ordinateurs américains afin d'en extraire des informations sensibles« , voilà le type d'avertissement que vient de transmettre un panel d'experts du Congrès américain (membres du Sénat et de la Chambre des Représentants).
Un type de message peu anodin qui se situe dans la droite ligne du discours de Barack Obama, alors simple candidat à la Maison-Blanche. Le démocrate avait déjà pointé du doigt les autorités de Pékin dans un discours de campagne : « Nous savons que le cyberespionnage est en constante augmentation. Des pays comme la Chine l'ont pris en compte très rapidement, cela fait huit ans que nous traînons les pieds « .
Il semble donc que le futur 44ème président des Etats-Unis ait choisi son ennemi. D'autant que la Commission Economique et Sécurité Etats-Unis-Chine vient de rendre son rapport annuel dans la même droite ligne. Il n'hésite alors pas à cibler clairement le pouvoir de Pékin : « La Chine vise régulièrement les ordinateurs du gouvernement et de certaines de nos institutions commerciales« . Ambiance.
400 pages de critiques sur le régime et la confiscation des rênes des institutions par le pouvoir central. Le rapport met en lumière la vente d'armes et les soutiens militaires de la Chine à des « Etats voyous » tels que le Soudan, le Myanmar (Birmanie, ndr) ou encore l'Iran. Un coup de projecteur sur les activités extra-territoriales du pays sur le continent africain. Il faut dire que l'Empire du Milieu s'est fait fort dans cette décennie de s'implanter économiquement dans certains pays africains.
Politiquement instables, ces Etats échangent leurs ressources premières (principalement le pétrole) contre des implantations d'entreprises sur leur territoire. Des échanges qui se font en dépit de toute considération humanitaire ou de gouvernance politique.
Outre le caractère politique, tous les sujets sont passés à la moulinette par le Congrès, de la politique spatiale chinoise jugée trop expansionniste aux quelques 250 groupes de hackers soutenus par le pouvoir central.
Le rapport démontre ainsi que la Chine cherche à obtenir des positions d'avantages asymétriques contre les Etats-Unis, le terrain du cyber-espionnage est alors propice pour surveiller les moindres faits et gestes des officiels d'outre-Atlantique. Un danger pour la première armée du monde puisque les congressistes expliquent que cette inclinaison de la Chine entraînera à coup sûr une « réduction de la domination actuelle américaine grâce à ses moyens conventionnels« .
Le rapport, sorte de Magna Carta de la position géostratégique américaine actuelle est librement téléchargeable à cette adresse, sur le site du Congrès.