Hadopi : le site j'aimelesartistes.fr, piraté, doit fermer ses portes
Dans le conflit engagé autour du projet de loi Création et Internet, tous les coups semblent permis. « j'aimelesartistes.fr », le site gouvernemental dédié à la promotion du texte législatif, objet de nombreuses attaques car considéré comme un outil de propagande et non d'information, a dû momentanément fermer ses portes.
L'adresse, victime du harcèlement incessant des pirates, vraisemblablement opposés à la loi défendue par le gouvernement n'est plus accessible depuis plusieurs jours. Dans la journée de samedi (14/03), le ministère de la Culture s'est fendu d'un communiqué sobre : « Victime, au cours des derniers jours, d'attaques incessantes de la part des pirates du Net, qui l'ont obligé à fermer temporairement ».
La « mobilisation des groupes de pression qui s'opposent aux droits des artistes et des entreprises culturelles (.) prive ainsi de tribune ceux qui défendent - concrètement, grâce au projet de loi Création et Internet, et non par de simples déclarations d'intention - les créateurs et ceux qui les soutiennent« , poursuit le communiqué.
Le site, lancé en 2008, devait servir de vitrine pédagogique pour la loi Création et Internet. Les récents débats menés autour du projet de loi et surtout le rejet des nombreux amendements au texte, notamment proposés par l'opposition, ont sans doute contribué à provoquer l'ire des opposants au texte. Une colère sans doute à l'origine des innombrables attaques essuyées par le site qui avait pourtant prévu de telles offensives. Mais pas assez visiblement.
Pour autant, la fermeture du site ne signifie pas que le gouvernement entend les critiques faites à son projet de loi. En stigmatisant « les pirates du net »,l'Etat parvient une nouvelle fois à éviter les vraies questions.
Rappelons que l'une des mesures les plus impopulaires du texte prévoit la suspension pure et simple de la connexion internet d'un internaute récidiviste repris en flagrant délit de piratage.
« J'aimelesartistes.fr », qui devrait ouvrir ses portes « dans les prochains jours » avec une infrastructure plus solide, pourrait encore être chahuté. Onze articles en tout doivent être discutés. Les parlementaires n'en ont débattu que deux pour le moment.
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