Pourquoi Google n'a pas acheté les brevets Nortel avec Microsoft
Google n'a pas apprécié la réponse de Microsoft dans l'affaire de l'achat des quelques 6000 brevets de Nortel. Et le fait de nouveau savoir. Rappel des faits. Google s'intéresse, comme nombre d'autres entreprises concurrentes ou non, de la propriété intellectuelle anciennement détenue par l'intégrateur télécoms Nortel aujourd'hui disparu. Une enchère est organisée. Suite à une organisation discutable de la mise à prix (qui prête aujourd'hui à litige), Google perd la partie au profit d'un consortium notamment formé de Microsoft et Apple, notamment.
Un coup dur pour Google qui rappelle que la constitution d'un portefeuilles de brevets ne lui sert qu'à se protéger des attaques juridiques, contrairement à ses concurrents qui s'en serviront pour revendiquer les droits d'exploitation. Pas tout à fait à tort puisque Oracle n'a pas hésité à poursuivre Mountain View sur la question de la technologie Java employée dans Dalvik, la machine virtuelle d'Android. Google souhaite donc également se protéger des éventuelles difficultés juridiques que Microsoft et Apple, concurrents directs sur le marché des plates-formes pour mobiles notamment, n'hésiteront pas à lancer, selon lui.
C'est ce que tentait d'expliquer David Drummond début août. Le responsable juridique du moteur de recherche craint que les brevets de Nortel ne permettent à Microsoft et Apple de revendiquer des droits, sonnants et trébuchants, sur les ventes de terminaux Android et le dénonce ouvertement. En réponse, Redmond a fait comprendre que, schématiquement, Google n'avait pas saisi sa chance lorsqu'il avait refusé son offre d'acquérir les brevets ensemble.
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Que Microsoft et Google se détestent cordialement n'est un secret pour personne. Mais les affaires sont les affaires et, dans cette histoire, Google donne effectivement le sentiment d'avoir laissé passer sa chance. Une vision que ne partage pas du tout David Drummond. Dans une mise à jour de son billet dénonçant l'hostilité de Microsoft et Apple envers Android, le responsable juridique dénonce les propos fallacieux de Brad Smith, l'avocat de Redmond. Et d'expliquer que « une acquisition commune des brevets Novell qui a donné à toutes les parties un droit de licence aurait éliminé toute protection que ces brevets pouvaient offrir à Android contre les attaques de Microsoft et de ses partenaires d'enchères. Faire en sorte que nous serions incapables de faire valoir ces brevets pour défendre Android - et de nous faire payer pour ce privilège - leur a semblé une stratégie ingénieuse à leur yeux. Nous ne sommes pas tombés dans le panneau. »
Ne pas pouvoir faire valoir des droits de brevets, même détenus en communs, est une logique qui nous échappe et qui trouvera probablement sa place devant une juridiction. Il n'en reste pas moins que les intentions de Microsoft de s'en prendre juridiquement à Google à la première occasion n'est plus à démontrer. Redmond a déjà attaqué plusieurs entreprises, dont certaines partenaires comme HTC, mais aussi Samsung et Motorola, souvent avec succès.
Certes, l'appât du gain issu des licences revendiquées est une motivation pour Microsoft. Mais ce dernier cherche probablement à décourager les constructeurs de travailler avec Google. Sans succès pour l'heure. Au deuxième trimestre, Android est installé sur près d'un smartphone sur deux dans le monde. De plus, Google est confiant. Suite à l'affaire, plus ou moins similaire, de la vente des brevets Novell à la holding CPTN (déjà formée de Microsoft et Apple) à laquelle David Drummond fait référence, Google rappelle que la stratégie supposée de Microsoft a échoué. La justice américaine ayant ordonné leur maintien sous licence libre GPL 2. Il est vrai qu'on parle ici d'open source, ce qui n'est pas le cas dans l'affaire de Nortel.
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