Protection de la vie privée : pas avant 2025, au mieux !
Une étude menée par Pew Research Center a posé la question a plus de 2500 experts et politiciens sur la création d'un cadre unique pour garantir la protection des données privées tout en facilitant l'innovation et le business des entreprises.
Le Pew Research Center a mené une enquête originale pour connaître l'opinion de plus de 2500 experts techniques et des politiciens sur l'avenir du respect de la vie privée. Concrètement, l'étude s'interrogeait sur la capacité des législateurs et développeurs à créer un cadre capable de garantir la vie privée d'ici 2025. Ce cadre devra à la fois simplifier l'innovation et la monétisation des applications, tout en offrant aux utilisateurs des options de sauvegarde de leurs données personnelles.
L'opinion des experts est divisée. 55% des répondants ne croient pas qu'un tel cadre puisse voir le jour dans la prochaine décennie. Mais 45% sont plus optimistes sur sa création et son acceptation. Par ailleurs, si les avis sont tranchés sur l'avenir de la confidentialité des données personnelles, il existe un consensus pour souligner que la vie en ligne est par nature publique. Il s'agirait donc bien d'un problème d'éducation de l'utilisateur, mais aussi du comportement des sites qui promettent plus de facilité contre des informations privées. L'étude qui cite Bob Briscoe, chercheur sur l'infrastructure et le réseau chez British Telecom, estime que cette facilité et ce confort sont à l'origine de l'absence de préoccupations des utilisateurs sur leurs données personnelles.
Un souci de définition, des outils de chiffrement nécessaires
Pour Joe Wilbanks, responsable de Sage Bionetworks revient sur le cadre général en constatant que 10 ans c'est trop court pour le législateur d'ajuster les règlements face à la rapidité des évolutions technologiques. D'autres comme Nick Arnett, expert en BI chez Buzzmetrics, confie que les définitions de « liberté » et de « vie privée » vont changer dans la société d'ici 2025 et il y aura souvent des désaccords sur ces transformations. Idem pour Homero Gil de Zuniga, directeur de recherche Digital Media à l'Université du Texas à Austin qui pense que « l'information sera encore plus omniprésente, plus fluide et portable. Les sphères publiques et privées numériques vont probablement se chevaucher ». Ce qui lui fait dire que ce qui est privé aujourd'hui ne le sera peut-être pas demain.
Peter Suber, directeur d'un projet d'accès illimité à la recherche (Open Access), prévient que pour créer un cadre unifié et acceptable, il y aura au préalable une course aux technologies qui favorisent la vie privée et la sécurité. Il ajoute que cette phase est en cours aujourd'hui avec le développement du chiffrement. Il reste des efforts à mener néanmoins sur la sécurité des données personnelles qui n'est pas du seul fait des entreprises.
A lire aussi :
Les internautes s'estiment dépossédés de leurs données personnelles
Données personnelles : les Français oscillent entre inquiétude et intérêt financier
Sur le même thème
Voir tous les articles Cybersécurité