Sécurité numérique: Atos compte s'emparer de Gemalto
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Sous forme d'une « offre amicale » à 4,3 milliards d'euros, Atos veut acquérir Gemalto pour renforcer ses assises dans les solutions de sécurité et d'identification à l'ère numérique.
En visant Gemalto, Atos lance une nouvelle opération de croissance externe importante.
Sous forme d'une « offre amicale », le groupe mondial de services informatiques de Thierry Breton compte s'emparer du spécialiste des solutions numériques de sécurité et d'identité en proposant d'acquérir chaque action Gemalto pour 46 euros (correspondant à une prime d'environ 42% sur le dernier cours de bourse de clôture de Gemalto au 8 décembre 2017).
Le montant total de l'acquisition devrait s'élever à 4,3 milliards d'euros.
« L'acquisition des actions Gemalto se fera intégralement en numéraire en s'appuyant sur la trésorerie existante d'Atos et sur un emprunt ayant fait l'objet d'engagements fermes », précise le communiqué du groupe acquéreur.
Dans le cadre de ce rapprochement industriel à l'instar de ceux réalisés auparavant (division SSII de Siemens, Bull, activité outsourcing de Xeros aux USA), Atos affiche clairement ses ambitions dans le domaine de la cybersécurité, bien qu'il dispose déjà de compétences en interne dans ce domaine.
Le groupe de services IT pour les organisations revendique « plus de 4500 experts cybersécurité et un réseau mondial de centres d'opérations de sécurité (SOC) ».
Mais la dimension change avec Gemalto au regard des multiples cordes à son arc dans la sécurisation des services numériques pour les entreprises et les e-gouvernements (y compris à travers le Cloud), l'Internet des Objets (IoT) et des transactions bancaires. Là aussi, Atos dispose d'une force de frappe déterminante à travers Worldline.
"Atos a suivi au cours des dernières années et avec un intérêt certain la transformation de Gemalto en un acteur de référence de la sécurité numérique, de l'internet des objets, et du paiement », évoque Thierry Breton, P-DG d'Atos cité dans le communiqué. « Sa présence mondiale et son portefeuille unique de technologies et de clients constituent des atouts majeurs sur le marché. »
Ci-dessous, Gemalto a présenté une synthèse de quelques indicateurs qui illustrent ses activités.
Gemalto restructure en France
Entre extension du catalogues et consolidation de son portefeuille, Atos compte s'appuyer sur Gemalto pour développer son influence sur des technologies comme l'intelligence artificielle, le Big Data, les supercalculateurs, l'orchestration cloud et l'informatique quantique.
« Le maintien des fortes compétences et ressources de recherche et développement de Gemalto est au coeur du projet industriel d'Atos et s'inscrit en cohérence avec sa forte culture technologique et scientifique », évoque Atos dans sa communication.
Le groupe de Thierry Breton dispose d'un effectif monde de 100 000 collaborateurs. Tandis que Gemalto en revendique 15 000. Mais, de ce côté-là, dans le cadre d'un programme de réduction des coûts, un plan de suppressions de postes vient d'être engagé. Il concerne 10% de l'effectif de Gemalto en France (300 postes affectés).
Quelle est la réaction du groupe visé par Atos en l'état actuel ? Plutôt mitigé aux premiers abords. « Le conseil d'administration a pris acte de l'annonce faite hier soir par Atos de l'offre non sollicitée et conditionnelle », indique Gemalto dans son communiqué.
L'offre est en cours d'étude. Une réponse devrait être adressée d'ici le 15 décembre, date de fin de validité de la proposition de rachat.
(Crédit photo : Thierry Breton, P-DG d'Atos)