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Gemalto n'aime pas la perspective d'Atos qui maintient son offre de rachat

Gemalto repousse la proposition « sous-évaluée » de rachat par Atos pour 4,3 milliards d'euros. Le groupe de Thierry Breton confirme son offre présentée comme « amicale ».

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Gemalto n'aime pas la perspective d'Atos qui maintient son offre de rachat

Gemalto résiste face à Atos. La proposition « non sollicitée et conditionnelle » de rachat à 4,3 milliards d'euros ne convient pas au groupe spécialisé dans les solutions de sécurité et d'identité numérique qui a développé historiquement un savoir-faire dans les cartes à puces.

Le conseil d'administration de Gemalto a fait savoir que « l'offre d'Atos ne constitue pas la base d'un engagement constructif ».

Il évoque plusieurs arguments pour justifier sa position : absence de « stratégie convaincante », sous-estimation de la valeur de Gemalto, manques de prise d'intérêt des « différentes parties prenantes » et de « garantie suffisante quant à la réalisation de l'opération ».

Parmi les principaux points de discorde figure la valorisation. « Le prix proposé de 46 euros ne reflète pas les positions de leader de Gemalto sur ces segments à forte croissance, et se situe bien en dessous des niveaux de valorisation de sociétés spécialisées dans les activités Gouvernement et Cybersécurité hautement stratégiques », évoque le groupe convoité dans sa réponse à l'offre d'Atos.

D'autre part, Gemalto considère que cette tentative de prise de contrôle « ne relève pas d'une approche amicale et coopérative », contrairement au point de vue présenté par le groupe BtoB de services informatiques présidé par Thierry Breton  lorsque l'offensive a été enclenchée.

Atos maintient la pression

« Il était importante d'apporter une réponse à la proposition d'Atos. Nous avions jusqu'au 15 décembre pour le faire (.) nous avons choisi de rejeter leur offre », évoque Philippe Vallée, Directeur général de Gemalto dans une interview accordée aux Echos.

« Notre réponse est claire. Je ne peux pas préjuger de l'avenir », évoque le dirigeant qui compte présenter le 13 mars prochain un plan stratégique du groupe coté sur Euronext Amsterdam.

Atos profite d'une période de transition dans la transformation de Gemalto et de publications de résultats financiers mitigés émises par la société convoitée pour monter au créneau.et maintenir la pression.

Dans un communiqué diffusé hier soir après le refus officialisé de Gemalto, Atos confirme sa proposition d'offre publique intégralement en numéraire au prix de 46 euros par action Gemalto.

« Ce prix reflète pleinement la juste valeur de Gemalto et présente une prime significative sur le dernier cours de bourse de clôture non affecté (environ 42%) », précise le groupe de Thierry Breton.

« L'offre a reçu un soutien marqué des marchés financiers, des investisseurs et de la communauté des analystes depuis son annonce. Elle offre aux actionnaires de Gemalto une opportunité immédiate et substantielle de valorisation de leurs actions. »

Atos compte poursuivre la mise en oeuvre de la transaction proposée, tout en préparant les notifications réglementaires nécessaires.

Le projet de document d'offre devra être déposé auprès de l'autorité de marché néerlandaise  et des autres autorités compétentes.

Tout en poursuivant par voie de communiqué : « Atos réitère sa volonté d'engager des discussions et reste confiant que le conseil d'administration de Gemalto ouvrira un dialogue direct et constructif au sujet de l'offre d'Atos. »

Inquiétude des équipes de Gemalto

Cette méga-opération suscite naturellement l'attention des salariés de Gemalto (15 000 collaborateurs dans le monde).

En France, sur fond de processus de réduction d'effectif engagée par la direction, l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT, FO et USG6UNSA) demande dans une lettre en date du 13 décembre un entretien à Thierry Breton pour « discuter de la situation actuelle de Gemalto et de l'offre d'OPA amicale » (voir fichier PDF).

Thierry Breton a d'ores et déjà fait savoir qu'il comptait « intégrer tout le monde » si l'opération de rapprochement se concrétise. « On a besoin d'acquérir des compétences et il est difficile de les garder », a évoqué le P-DG d'Atos devant un parterre de journalistes.

 

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