Un téléphone mobile sur cinq est un faux
Occuper la place de numéro 1 mondial des constructeurs de téléphones mobiles ne présente pas que des intérêts. Outre une part de marché de plus en plus difficile à défendre face à une concurrence aussi acharnée qu'innovante, Nokia est confronté à la contrefaçon de ses terminaux mobiles. Laquelle s'élèverait à 20 % dans le monde, selon Reuters.
Si tous les regards se tournent vers l'Asie, région traditionnellement réputée pour ses compétences en matière de copies illicites, le phénomène est mondial et touche essentiellement les pays émergeants. « C'est essentiellement originaire de Chine mais c'est mondial, affirme Esko Aho, membre de l'exécutif du constructeur finlandais, à l'agence de presse. Ce n'est pas seulement en Asie, mais aussi en Amérique latine et même dans certaines parties de l'Europe. »
Voilà qui n'est guère rassurant pour les fabricants de téléphones mobiles. D'autant que le phénomène concernerait tous les constructeurs, y compris Apple et son iPhone, et serait en forte croissance. Selon les analystes, celle-ci s'élèverait entre 20 % et 40 % en 2010 touchant, donc, un téléphone sur cinq.
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Nokia particulièrement exposé
Un succès tiré par la perspective de s'offrir un téléphone de marque à un prix discount. A la différence que les téléphones contrefaits n'offrent pas toujours la même qualité que les originaux : batteries au cycle de vie plus court (quand elles ne présentent pas un danger de sécurité), composants bas de gamme remettant en cause la fiabilité de l'appareil, fabrication à la va vite, etc.
Certes, Nokia n'est pas la seule victime de ce marché gris mais, en tant que premier vendeur de terminaux mobiles, il est particulièrement exposé. D'autant que sa stratégie vise à renforcer sa présence dans les pays émergents afin de compenser la baisse de ses ventes dans le haut de gamme notamment, sur les marchés occidentaux. Néanmoins, la contrefaçon pousse les fabricants qui en sont victimes à s'éloigner de ces marchés « infectés » et, donc, à fuir les économies des pays qui n'offrent pas une protection de la propriété intellectuelle suffisante. Comme si Nokia n'avait déjà fort à faire avec les viols de ses brevets et ses tentatives avortées de s'attaquer au marché américain.
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