NIS 2, souveraineté technologique..comment le Cesin veut peser sur les débats cyber en 2025
Epaulé par Jean-Michel Mis, consultant pour les affaires publiques et institutionnelles, le Cesin veut renforcer son influence sur débats cyber dans les instances institutionnelles et politiques en 2025.
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Depuis octobre dernier, le Cesin a mandaté Jean-Michel Mis comme consultant pour les affaires publiques et institutionnelles de l'association. Ancien député de la Loire (La République en Marche de 2017 à 2022), il a notamment été co-rapporteur des missions d'information portant sur des sujets tels que les blockchains et l'identité numérique. Quelles vont être ses actions au service du Cesin ? Interview croisée avec Alain Bouillé, délégué général de l'association.
Comment abordez-vous votre mission pour le compte de Cesin ?
Jean-Michel Mis - Ma mission est d'accompagner le Cesin dans ses relations avec les pouvoirs publics et de contribuer à la réflexion collective sur les enjeux de cybersécurité. Je me vois avant tout comme un facilitateur : mon rôle est de porter la voix des membres, de comprendre leurs attentes et de les relayer auprès des décideurs. C'est un travail d'écoute, de coordination et de soutien pour aider à faire avancer les sujets qui concernent nos adhérents.
Votre première action en 2025, c'est de travailler sur le texte de loi de la transposition de NIS 2 ?
Jean-Michel Mis - La transposition de NIS 2 est effectivement un enjeu important pour 2025. Mon rôle sera d'appuyer le Cesin dans ses échanges avec l'ANSSI et les décideurs publics, en veillant à ce que les préoccupations des entreprises, mais aussi des collectivités locales, soient prises en compte. Ces dernières, souvent confrontées à des contraintes spécifiques, méritent une attention particulière pour garantir qu'elles puissent répondre aux nouvelles obligations dans de bonnes conditions. Bien que cela représente un défi considérable qui pose des questions à la fois organisationnelles et financières, il s'agit également d'une opportunité pour renforcer la sécurité numérique et la compétitivité de nos entreprises et collectivités dans un environnement économique où les cybermenaces sont croissantes.
Alain Bouillé - Pour rester sur le sujet des collectivités locales, il faut appréhender le sujet sous un angle pragmatique : est-ce qu'elles sont , au sens large, dépendantes de leur système d'information ? Si la réponse est oui, c'est un NIS 3 qu'il faudrait pour toutes les embarquer dans la sécurisation de leurs SI . Même si l'état d'esprit a évolué, je pense nécessaire qu'il y ait des textes comme NIS 2 pour sensibiliser ceux qui ne le seraient pas encore..
Est-ce que vous allez défendre le sujet de la souveraineté technologique cyber ?
Alain Bouillé - Ce n'est pas un secret. J'ai toujours été un fervent défenseur de la « cyber à la française ». Je pense qu'on a une chance qu'on ne réalise pas bien en France, c'est qu'on a encore le privilège d'avoir le choix dans plusieurs domaines, comme la gestion des accès et des identités ou la détection des menaces par exemple entre des solutions souveraines et les autres. Il faut que notre action contribue à changer le « mindset » de l'État et des administrations qui font parfois des choix difficiles à comprendre.
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Jean-Michel Mis - La souveraineté technologique est un sujet clé que le Cesin porte depuis longtemps. Mon rôle est d'accompagner cette dynamique en soutenant les initiatives qui favorisent l'adoption de solutions locales et européennes. Il ne s'agit pas seulement d'indépendance technologique mais aussi de renforcer la confiance que nos concitoyens placent dans leurs usages numériques. Je serai là pour appuyer ces démarches, en lien avec les membres du Cesin et nos partenaires institutionnels.
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