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Big Data : 2015, année du passage de la réflexion à l'expérimentation

Le cabinet Deloitte rend public son Observatoire des Grandes Tendances Data & Analytics 2015, sous-titré "l'épreuve de la réalité". Au menu : rôle central de la donnée, concrétisation du Big Data, analytique généralisé, open data et monétisation. Une année qui promet.

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Big Data : 2015, année du passage de la réflexion à l'expérimentation

« En 2014, les entreprises et les organisations publiques ont clairement pris conscience du rôle central et stratégique de la donnée, et des traitements analytiques,» assure Reda Gomery, associé responsable Data et Analytics chez Deloitte. « 2015 sera l'année du passage de la réflexion à l'expérimentation.» Des conclusions qui émanent de travaux menés par le cabinet avec ses clients.

Spécialiste mondial du conseil et de l'audit, Deloitte (réseau mondial de cabinets membres à travers le monde) met en place des "cercles communautaires" afin d'établir un état des lieux sur des tendances technologiques et de dégager les tendances à venir. Regroupant DSI, directeurs financiers ou opérationnels, directeurs généraux et divers spécialistes, ces observatoires (près d'une vingtaine actuellement) impliquent de 40 à 50 clients du cabinet qui se réunissent tous les deux mois.

Parmi ces groupes, le Club Smart Data s'est penché sur les tendances liées à l'analyse des données (évolution, Big Data, analytique, etc.). Des réflexions que se nourrissent -entre autres- de retours d'expériences des consultants de terrain, des études sectorielles Deloitte.

La déferlante Big Data : timide, mais sensible

Si Big Data, le plus souvent Hadoop, suscite un intérêt évident de la part des entreprises, force est de constater que les déploiements à grande échelle ne sont pas légion. « Si les réflexions existent, les prérequis ne sont pas toujours réunis pour passer à l'action face à ces ruptures à la fois techniques (Hadoop) et organisationnelles ou méthodologiques (réelle collaboration entre DSI et métiers),» explique Reda Gomery. « Les décideurs comprennent cependant toute la valeur ajoutée que peut leur apporter le Big Data, en améliorant les processus métiers et en ouvrant de nouvelles opportunités au coeur de l'économie de l'entreprise. Bref : la création immédiate de valeur économique.»

La réflexion sur les usages métier du Big Data générant potentiellement cette valeur a déjà bien commencé : meilleure connaissance du client, plus d'interaction intelligente, décisions plus rapides et efficaces, surveillance des équipements avec prédiction d'incidents. en utilisant aussi bien les données traditionnelles que celles des réseaux sociaux, du Web, etc.
« En 2015, nous verrons se multiplier les projets Big Data visant à prouver par l'expérimentation,» annonce le consultant. « Il sera alors possible de valoriser les cas d'usage, voire de mesurer les retours sur investissement.»

L'ampleur du phénomène dépendra également de la capacité des informaticiens et des responsables métiers à collaborer en bonne intelligence dans l'intérêt de l'entreprise, trop souvent sacrifié sur l'autel des luttes d'influence et des prises de pouvoir illusoires.
Selon Deloitte, après une année d'expérimentations, les réalisations à grande échelle devraient suivre dès 2016, ou dès cette année.

Analytique et prédictif à tous les étages

Gestion du risque ou de la fraude, ressources humaines, commerce et logistique, supervision des infrastructures, maintient en conditions opérationnelles. l'informatique analytique se répand à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Tous les éditeurs informatiques ont désormais intégré l'analytique comme une brique à part entière de leur socle technologique (et non plus comme une option).

«L'offre de solutions de découverte et de visualisation des données explose [NDLR : illustrée par le succès de solutions comme QlikView ou Tableau]. Leur simplicité d'utilisation favorise la démocratisation de ces technologies et leur imbrication dans les usages métiers,» rapporte Reda Gomery. «Autre tendance forte : les entreprises cherchent de plus en plus à anticiper ou prédire les événements via des projets courts, facilités par le Cloud et les outils SaaS. Au-delà de la description des phénomènes, les décideurs souhaitent passer à la prédiction, voire à la prescription.»

Comment gérer sans gouverner ?

La prise de conscience par les organisations du capital immatériel stratégique que représentent les données se traduit par une préoccupation devenue majeure : la gouvernance des données.
« Les dispositions réglementaires de conformité des données ont aussi fortement accéléré les choses, obligeant les entreprises à définir un cadre et des règles d'usage liées aux données,» relativise Reda Gomery. «Cela a donné naissance à des instances chargées de cette gouvernance, mais aussi de la protection du patrimoine informationnel si précieux de l'entreprise que l'évolution attendue des textes européens devrait encore accentuer.»

Open Data et Open porte-monnaie

Percevant un potentiel de valeur ajoutée (marchande ou non), les organisations s'intéressent de plus en plus à l'ouverture et au partage des données (open data). « Les frontières interne/externe s'estompent en faveur d'approches collaboratives,» analyse Reda Gomery. «Des tendances qui favorisent également l'innovation grâce au partage qui crée de la valeur.»
Outre le phénomène Open Data, il convient de souligner le rôle technologique des API qui facilitent les échanges entre systèmes informatiques incluant des mesures de sécurité et de contrôle adaptées.

Se pose alors immanquablement la question de la monétisation des données. Ainsi, les données des réseaux sociaux sont aisément accessibles, gratuitement ou à peu de frais. Dans le cas de données plus fiables, comme les objets connectés (du smartphone aux divers montres et bracelets), l'information ne circule pas via internet et reste sous le contrôle d'un opérateur ou d'un équipementier.

« Ces informations contenant une forte valeur intrinsèque (souvent directement exploitable) peuvent générer aussi de gros volumes, et se révèlent bien plus riches que les réseaux sociaux qui révèlent essentiellement des tendances,» estime Reda Gomery. «Ainsi, les opérateurs vendent des informations de géolocalisation "anonymisées" améliorant la connaissance du consommateur ou favorisant l'achat d'impulsion, etc.»

La question déjà au coeur des débats sur la protection de la vie privée va reprendre des couleurs, dynamisée par la clarification des responsabilités et des devoirs de chacun des acteurs de la chaine de l'information. D'autant qu'aujourd'hui des sanctions financières et pénales lourdes font partie du dispositif.

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 Crédit photo : agsandrew / Shutterstock

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