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Big Data : les DSI ne sont plus aussi incontournables (et c'est tant mieux)

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

La DSI n'est plus le passage obligé de tout projet autour de la donnée. Parce que d'autres directions, dont la direction générale, se sont emparées du sujet. Et parce que les utilisateurs sont plus autonomes sur leurs outils. Mais faut-il réellement s'en inquiéter ?

« Les entreprises ont clairement identifié le besoin de changer leurs processus. Et la donnée demeure le vecteur n°1 de cette transformation ». Pour Olivier Rafal, consultant principal au sein du cabinet PAC (qui appartient au CXP Group), la prise de conscience de l'importance de la donnée dans l'économie numérique n'est plus à faire. Selon une étude que le cabinet d'études vient de réaliser, pour l'éditeur de solutions décisionnelles Qlik, 98 % des entreprises françaises jugent la donnée comme plutôt importante ou primordiale dans leurs projets de transformation digitale. 28 % des décideurs interrogés y voient même un « actif stratégique », tandis que 22 % du panel estime qu'il s'agit d'une « compétence clef à développer ».

Chez Arvato SCM, un prestataire logistique, Philippe Le Coq, le responsable IT, explique ainsi que sa société a découvert le potentiel du marché de la donnée à l'occasion d'un appel d'offres dans lequel un client demandait une mise à disposition de données décisionnelles. « On s'est alors rendu compte de tous les leviers dont on disposait », dit-il. En se basant sur la plate-forme de Qlik, déjà exploitée en interne, Arvato a ainsi mis sur pied des services décisionnels adossés à ses offres. Les tableaux de bord peuvent être intégrés au portail mis à disposition des clients via les API de l'éditeur décisionnel. Selon Philippe Le Coq, Arvato travaille aujourd'hui à un nouveau service permettant de prévoir l'heure réelle de livraison d'un colis en fonction de paramètres externes (circulation, météo, tenue d'événements, manifestations.).

La DSI « partenaire privilégié ». au mieux

Basée sur les réponses de 129 professionnels ayant des profils techniques (DSI, chefs de projet BI, data scientists, Chief Data Officer.), l'étude montre aussi que la DSI n'a plus un rôle aussi crucial qu'auparavant sur ces sujets. « Les DSI payent un peu les grands projets de BI, et leurs cycles en V qui voyaient sortir des applications qui ne correspondaient plus aux besoins des utilisateurs », dit Olivier Rafal. Environ un tiers des responsables informatiques ou BI considèrent ne plus être incontournables dans les projets liés à la donnée. 41 % des profils techniques interrogés estiment toutefois que la DSI reste un « partenaire privilégié » sur ces sujets. Une autre étude, réalisée toujours par PAC pour Syntec Numérique cette fois, montrait que 79 % des entreprises françaises ont déjà mené des projets de valorisation de la donnée sans intervention de la DSI. Précisons que cette seconde étude se basait, elle, sur les réponses des directions métiers. et non sur celles des informaticiens.

Ce constat n'est toutefois pas forcément négatif. D'abord parce que cette inflexion signifie une plus forte implication des directions générales, à l'initiative des projets de transformation basés sur la donnée dans 51 % des entreprises selon l'étude PAC. « Or, les projets de ce type ont besoin d'un sponsor de ce niveau », plaide Olivier Rafal. Ensuite, parce que l'autonomie donnée aux métiers est, dans certains cas, le fruit. du succès de la DSI. Nombreuses sont en effet les directions informatiques à avoir mis en place des plates-formes de BI en self-service, permettant aux utilisateurs de manipuler eux-mêmes les données sans avoir à formuler une demande de nouveau tableau de bord à la DSI. C'est par exemple le cas d'Arvato SCM, qui a déployé la plate-forme de Qlik dans cette optique.

Flou dans les organisations

« Les utilisateurs sont de plus en plus autonomes avec de plus en plus d'applications proposées en self-service, résume Olivier Rafal. Cette autonomie peut aller jusqu'à l'organisation de la donnée et la gestion de sa qualité. » Dans 38 % des cas, la gouvernance de la donnée reste toutefois centralisée au niveau de la DSI, selon PAC. Mais, dans 16 % des cas, ce sont les directions métier qui ont la charge de ce sujet. Dans 22 % des entreprises, la gouvernance des données est un sujet partagée entre la DSI et les métiers.

Notons que ce partage des rôles induit un certain flou dans l'organisation concernant les nouveaux profils liés à la donnée (Chief Data Officer, data steward, data scientist.). Des profils pourtant déjà largement répandus dans les organisations : 37 % des organisations interrogées par PAC affirment ainsi posséder un Chief Data Officer. « Mais un flou persiste souvent sur leur positionnement. Trouver leur place dans l'organisation reste compliqué pour ces personnes », assure Olivier Rafal. Dans environ un tiers des cas, le Chief Data Officer et les data scientists sont rattachés à la direction générale. Mais la DSI arrive juste derrière. Devant la direction du digital. Notons toutefois que cette direction n'existe pas dans toutes les organisations, loin s'en faut.

Percée du prédictif et du temps réel

Selon PAC, les organisations envisagent d'investir dans les mois qui viennent sur quatre sujets, à la fois complémentaires et révélateurs de leur intérêt pour le Big Data. Le self-service d'abord, une façon pour la DSI de permettre aux utilisateurs de s'approprier les données tout en évitant d'avoir à intervenir pour toute nouvelle requête. La data science ensuite : selon le cabinet d'études, les DSI veulent avant tout mettre entre les mains des utilisateurs des outils d'analyse prédictive. Autre centre d'intérêt : le temps réel (streaming, technologies In-Memory). Près d'un quart des entreprises françaises dit étudier ce sujet. Enfin, les investissements dans ce que PAC présente comme la partie immergée de l'iceberg - à savoir l'infrastructure - devraient demeurer élevés. 25 % des entreprises sondées ont prévu d'investir dans les datalake et autres clusters Hadoop d'ici à la fin de l'année. S'y ajoutent les organisations pour lesquelles ce sujet est à l'étude (21 %).

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