Comment EDF Energies Nouvelles turbine au Big Data
Basée à San Diego, la filiale d'EDF Energies Nouvelles aux Etats-Unis porte une part des ambitions de l'énergéticien français sur le créneau des énergies renouvelables. Des ambitions affirmées puisque EDF, dans le cadre de son plan stratégique pour 2030, entend doubler sa production d'énergie renouvelable à cette échéance. Pour Matthias Beier, le vice-président en charge de l'IT de la filiale américaine, la plus importante de cette branche du groupe, cet objectif est indissociable d'une meilleure exploitation de la donnée.
« Nous exploitons des fermes éoliennes immenses, des centrales de production solaire, des centres de stockage d'énergie sur batteries (afin de vendre des services d'équilibrage de charge sur le réseau, NDLR) ou encore des centrales de biomasse ou de biogaz, explique le responsable. Toutes ces installations génèrent d'impressionnants volumes de données. Mais, jusqu'à récemment, nous n'utilisions pas très bien ces informations. » Il y a 18 mois, la filiale d'EDF à San Diego se lance donc en quête d'un système à même de centraliser cette masse de données. Et se tourne vers SAP Hana, la base de données In-Memory de l'éditeur allemand. « Car nous avions besoin d'analyses de données en quasi-temps réel », justifie Matthias Beier, qui écarte tout recours à une technologie traditionnelle de datawarehouse impliquant des duplications de données.
Google ou Microsoft ne comprendraient pas
Pour mettre en place cette architecture, EDF Renewable Energy - le nom de cette branche du groupe français outre-Atlantique - et son intégrateur KPIT ont travaillé avec SAP et l'éditeur OSIsoft, spécialiste d'outils de collecte des données issues des Scada, pour développer un connecteur dédié pour Hana. « La solution d'OSI Soft collecte les données et gère les historiques ; elle est reliée à la plate-forme Hana vouée à exposer les données aux utilisateurs, qui y accèdent via des outils comme Tableau ou Business Objects », détaille le DSI. Selon ce dernier, la mise en place de l'infrastructure a demandé six mois de travail, le projet, basé sur des appliances Cisco UCS, a été livré dans les temps et respecte le budget initial.
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« Les services que cette infrastructure permet de délivrer à nos clients ne sont pas associés à un retour sur investissement direct, détaille Matthias Beier. Mais ils font partie de ce que les clients nous demandent. » Particulièrement, une nouvelle génération de clients : des géants de la tech, comme Microsoft ou Google, qui veulent alimenter leurs datacenters en énergies 'vertes' et ne comprendraient pas de ne pas avoir accès à toutes les données relatives à sa production. « C'est un service que nous nous devions d'offrir », résume le vice-président d'EDF Renewable Energy. Pour ce faire, la filiale de l'énergéticien a développé un portail permettant d'exposer des tableaux de bord de son activité.
EDF vise la maintenance prédictive
Les données issues des équipements industriels sont d'ores et déjà croisées avec des données géospatiales ou issues des systèmes opérationnels (la filiale tourne sous SAP R/3). EDF Renewable Energy envisage d'y adjoindre les informations sorties de son CRM (notamment concernant les baux où sont installés ses équipements). « Et la prochaine étape consistera à ajouter de l'intelligence sur la plate-forme, via notamment du Machine Learning », reprend Matthias Beier. L'objectif ? Utiliser l'entrepôt de données à des fins internes cette fois, afin de mettre en place une maintenance prédictive des installations et également optimiser les tournées des techniciens sur le terrain.
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