Comment l'UE veut faire d'EuroHPC un véhicule GenAI
Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
Une modification des missions d’EuroHPC se prépare, entre autres initiatives destinées à favoriser la diffusion de la GenAI.
Un « supercalculateur dédié à l’IA », c’est quoi au juste ? La liste des missions confiées à EuroHPC devrait bientôt inclure une définition.
La Commission européenne vient effectivement de soumettre une proposition d’amendement du règlement établissant cette coentreprise. Elle s’inscrit dans un paquet de mesures destinées à « soutenir les start-up et les PME de l’intelligence artificielle ».
Le nouvel objectif d’EuroHPC sera de développer et d’exploiter des « AI Factories ». On nous les présente comme des « écosystèmes ouverts formés autour de superordinateurs publics pour développer des modèles et des applications de GenAI ».
Les superordinateurs en question seront dédiés à cet usage. L’enjeu sera de localiser dans leur voisinage – ou d’y connecter à très haut débit – les datacenters hébergeant les données d’entraînement. Ces derniers seront interconnectés dans le cadre de l’initiative de data spaces européens.
L’amendement pose les conditions d’acquisition, d’usage et de maintenance de ces ressources – y compris le patrimoine EuroHPC existant. Il ouvre aussi la porte à l’accompagnement au développement, au test et à la validation de « modèles de confiance ». Puis d’applications fondées sur ce socle. Le véhicule : des « centres de services » vers lesquels EuroHPC redirigera.
Parlement et Conseil doivent désormais étudier la proposition.
EuroHPC pour le développemment… et GenAI4EU pour l’adoption
En parallèle de cette initiative, Bruxelles émet une communication relative à « l’accélération des start-up et de l’innovation dans l’IA de confiance ». Il y est notamment question de la mise des data spaces à disposition de la communauté IA.
Autre sujet : l’initiative GenAI4EU. Son but, dans les grandes lignes : pousser le développement de cas d’usage dans une quinzaine d’écosystèmes industriels… comme dans le secteur public. Et la Commission européenne de glisser, à ce propos, que l’administration « pourrait prendre le lead » dans l’adoption de l’IA générative…
Dans le secteur de la santé, la communication met en avant les data spaces GDI (Genomic Data Infrastructure) et Cancer Image Europe. L’initiative Virtual Human Twins en fera usage pour développer des modèles qui tiendront compte des processus biologiques du corps humain.
Sur la partie sécurité, une « start-up française [qui] a récemment lancé un assistant facilitant l’implémentation de politiques de sécurité […] et la remédiation » a droit à un encadré. Et à une note de bas de page qui permet de comprendre qu’on parle de… Gatewatcher.
Des « consortiums d’infrastructure » et un « Bureau de l’IA »
La communication comprend aussi une référence à CitiVERSE. Ce projet est destiné à établir des « jumeaux numériques locaux » (les villes en sont la cible première). Il fait l’objet d’un EDIC (European Digital Infra Consortium) officiellement lancé mi-2023. Même chose pour l’initiative ALT (Alliance for Language Technologies). Son objectif : accompagner la diversification linguistique – et culturelle – des datasets. Et, par là même, le développement d’un LLM européen. Celui-ci fera l’objet de financements dans le cadre du programme Digital Europe. Bruxelles promet d’en « favoriser l’affinage par les PME ».
Des financements, il y en aura aussi pour établir, au sein de la Commission, un AI Office qui coordonnera la stratégie de l’UE et supervisera la mise en application du règlement IA. Ce dernier impose aux États membres de mettre en place des « bacs à sable ». Eux aussi feront l’objet de soutiens financiers, nous rappelle-t-on, comme les centres de test et d’expérimentation qui commencent à se développer.
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