Dreamforce 2015 - Avec IoT Cloud, Salesforce embrasse l'Internet des objets
Les cabinets d'études s'enflamment sans retenue lorsqu'il s'agit de l'Internet des Objets. Les prévisions les plus folles se disputent le devant de la scène : 75 milliards d'objets connectés d'ici 2020 pour l'un, un impact économique potentiel de 11,1 milliards de dollars par an d'ici 2025 pour l'autre. Quoi qu'il en soit, la tendance s'installe et chacun brandit ses armes depuis plusieurs mois.
Grandes gesticulations des géants d'Internet et d'ailleurs
En avril 2014, Microsoft lançait une version beta d'Azure Intelligent Systems Service, sa future offre IoT. Baptisée Azure IoT Suite, l'offre a été annoncée en mars 2015. Fin 2014, Google expliquait comment sa Google Cloud Platform permettait de traiter les millions de messages de l'IoT en temps réel en combinant ses services.
Au premier semestre 2015, Amazon Web Services exposait ses recettes pour gérer l'Internet des Objets en combinant stockage temps réel (Kinesis), traitement à la volée (Lambda), par exemple.
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De son côté, Oracle parle depuis plus d'un an d'IOT en associant -entre autres- ses offres de stockage, son middleware de CEP Coherence, Oracle Service Bus, etc. (voir cet article).
Et n'oublions pas IBM, avec son investissement de 3 milliards sur l'IOT il y a déjà six mois, sa communauté Remix ou ses multiples initiatives.
Pas si compliqué. Et pas si simple
Le schéma finalement assez basique est le suivant. Un objet connecté peut envoyer et/ou recevoir des informations. Ces informations circulent sur un réseau plus ou moins spécifique (opérateurs télécoms, Sigfox, réseaux privés.) pour parvenir à un logiciel (Message Broker), chargé de déchiffrer les protocoles et formats du message (directement ou via des API) en quasi-temps réel. A ce moment précis, des règles peuvent être appliquées à chaque message à la volée. Puis, les données sont stockées dans un format permettant des requêtes de type Big Data, y compris des traitements de type prédictif.
Bref, tout cela n'est pas si nouveau pour les spécialistes du Complex Event Processing à grande échelle.
Au coeur de Salesforce IOT Cloud, le moteur logiciel Thunder peut traiter très gros volumes de données IOT et y appliquer les règles. Les règles définies par les utilisateurs déclenchent des actions définies également par eux. Et ces actions sont exécutées par les cloud Salesforce, ou d'autres cloud. Il peut aussi s'agir de fonctions ou applications de systèmes d'information intégrés ou reliés aux cloud Salesforce. Cependant, les temps de latence risquent fort de réduire les performances. Salesforce IoT Cloud repose sur la plateforme Heroku hébergée chez Amazon Web Services (formant avec Force.com un ensemble logique unique pour les développeurs au sein d'App Cloud).
Cette architecture ouverte permet à Salesforce d'utiliser pour son IOT Cloud des technologies comme Kafka (broker de millions de messages provenant de milliers d'objets en mode cluster), Storm (système de calcul distribué en cluster capable de traiter de très gros volumes de données en mode streaming) , Cassandra (base de donnéses NoSQL distribuée tolérante aux pannes) ou encore Spark (calcul distribué In-Memory).
Peut-on pour autant parler de cloud? «Effectivement, Salesforce IoT Cloud n'est pas à proprement parler un cloud,» reconnait Peter Harris, cofondateur de Salesforce. «Cependant, la solution ne se limite pas au stockage. En effet, les données sont catégorisées en profils et soumises à des règles qui déclencheront des traitements. Thunder orchestre donc tous ces messages en lien avec des services cloud, Salesforce ou non.»
Bien entendu, l'éditeur met en avant la capacité à traiter en quasi temps réel de données IOT avec ces cloud, pour peu que les données et traitements émanent de l'un des cloud de sa plate-forme.
Plutôt qu'un cloud à part entière, Thunder est l'un des composants d'App Cloud, la plateforme applicative présentée par l'éditeur comme « permettant de développer rapidement des applications connectées ». Enfin, Salesforce contribue à l'écosystème favorisant les échanges au coeur de l'Internet des Objets aux côtés de sociétés comme ARM, Etherios, Informatica, PTC ThingWorx et Xively LogMeIn.
Une version pilote de IoT cloud sera disponible au cours du premier semestre 2016.
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