Silicon Valley Tour - BI, Big Data et Hadoop toujours au beau fixe
Si les financiers sont déjà montés à l'assaut de l'analytique et d'Hadoop, les acteurs informatiques investissent à leur tour, comme Intel ou SAP. UN exemple avec Altyeryx rencontré dans la Valley, juste avant Hortonworks toujours aussi dynamique.
Les solutions de supervision des infrastructures matérielles et logicielles ont le vent en poupe, mais à quoi serviraient-elles sans données fiables et aidant réellement à la décision ? Une question à laquelle les investisseurs sont de plus en plus sensibles, favorisant l'éclosion de sociétés innovantes sur ces sujets.
Le workflow Alteryx : futur de l'analytique sans codage ?
Financièrement soutenue par des investisseurs comme SAP Ventures ou Toba Capital, Alteryx se positionne sur le data blending (croisement de données) pour une informatique analytique évoluée.
Créée en 2010 à Urvine (Californie), la société emploie aujourd'hui plus de 175 employés et a doublé le nombre de ses clients en 2013, portant leur nombre à plus de 500.
« Une solution analytique doit fournir une visibilité aux métiers à travers ceux qui maîtrisent ce métier,» souligne George Mathew. « On retrouve deux types de profils : l'analyste des données et le décideur métier. Outre la technologie, le premier doit absolument comprendre les besoins du métier et rester centré sur ces préoccupations pour accéder aux donnes, les organiser et favoriser la production d'analyses pertinentes. Le second utilise les rapports, des applications analytiques, et partage les résultats avec ses collaborateurs.»
La solution Alteryx intègre dans un workflow unique à la fois le croisement des données (data blending) les processus analytiques et le reporting. Côté données, l'outil sait corréler les informations provenant de bases internes, de sociétés tierces (comme Dun&Bradstreet) ou du cloud.
Et surtout, toutes ces opérations sont réalisées visuellement et sans codage informatique. Enfin, le logiciel propose plus de 60 outils pour l'analyse prédictive (basés sur le langage R).
À partir des réalisations produites par le data analyst, il devient simple et rapide pour le décideur métier de générer divers rapports et analyses.
Il ne s'agit pas de se passer des informaticiens, mais de leur simplifier la tâche et de favoriser rapprochement et discussions avec les responsables opérationnels.
Techniquement trois parties interagissent. Alteryx Server (85 000 dollars par serveur et par an) automatise les processus de données et gère les workflows et les applications analytiques. Alteryx Designer (4000 dollars par utilisateur et par an) permet au data analyst de « mélanger » les données (data blending) et de concevoir workflows et appli cations. Enfin, Analytics Gallery (1500 dollars par utilisateur et par an) offre aux utilisateurs de partager modèles et rapports prêts à l'emploi (gratuits et payants).
« Notre solution se marie parfaitement avec des outils de visualisation comme Tableau Software, très utilisé par nos clients,» assure George Mathew.
En quelques années, Alteryx a déjà développé un écosystème de partenaires technologiques et d'intégration, avec la plupart des grands éditeurs et spécialistes des données.
Hortonworks joue dans la cour avec les grands
« Nous avons acquis 300 nouveaux clients en 7 trimestres, pendant lesquels nous avons enregistré une croissance moyenne de + 75%. Nous comptabilisons un total de 80 000 nouds Hadoop déployés à travers le monde,» se félicite Herb Cunitz, président d'Hortonworks.
Et la société poursuit sa stratégie en proposant toujours tout son code en open source, comme nous le confirmait Herb Cunitz il y a quelques semaines.
La stratégie de l'éditeur semble aboutie avec : une innovation continue en collaborant aux évolutions du Core Hadoop (Yarn -voir notre article-, HDFS, moteurs de processus.), faire d'Hadoop la plate-forme de données de l'entreprise (rigueur dans le développement open source, outils d'administration et sécurité), et dynamise l'écosystème de partenaires pour intégrer les SI des entreprises. Et tout cela, toujours en 100% open source !
L'ambition des spécialistes Hadoop consiste de plus en plus à transformer les bases hébergées sur cette plate-forme en « lac de données », regroupant les diverses informations de l'entreprise dans un grand ensemble fiable et cohérent où chaque application pourrait puiser.
Pionnier étendard du Big Data Haddoop (aux côtés de Cloudera ou MapR), est-il encore utile de présenter Hortonworks ?
La plate-forme HDP 2 .1 (Hortonworks data Platform) offre plusieurs choix de déploiement sous Linux (RedHat, Suse) ou Windows, sur site, via le cloud ou en mode hybride. Hortonworks propose un support de bout en bout (diagnostic, assistance au développement.) et s'enorgueillit de disposer de spécialistes Hadoop parmi les meilleurs. La plupart d'entre eux contribuent aux projets open source référents. Des formations, des certifications et un support pour applications critiques complètent la panoplie.
Pour illustrer son engagement auprès des entreprises et ses partenariats stratégiques, l'éditeur met en avant trois accords majeurs avec des géants revendant aussi ses prestations : Microsoft, Teradata et SAP.
Face à ses concurrents historiques, Cloudera et MapR, Hortonworks compte bien conserver une longueur d'avance et arborer son étendard 100% open source (sous-entendu, pas de client captif.).
Par ailleurs, lorsque l'on évoque la possibilité de se passer totalement d'une autre base de données, puisque Hadoop 2 permet le temps réel, les dirigeants se montrent plus aujourd'hui plus que réservés. Les accords et partenariats avec les géants des bases de données expliquent certainement ces hésitations. Une situation qui rappelle ce qu'affirmait Hasso Plattner (grand gourou de SAP) lors des premiers pas de Hana. Et l'on connait la suite de l'histoire. À suivre.
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