Charles Schulz : « Nous développons une version en ligne de LibreOffice »
The Document Foundation (TDF)poursuit ses festivités dans l'élan de son premier anniversaire en organisant, à Paris jusqu'au 15 octobre, la 1ere édition de la conférence LibreOffice émergé, pour mémoire, du fork d'OpenOffice.org suite aux dissensions avec Oracle qui a finalement confié le projet à la fondation Apache. Les conférences se partageront entre La Cantine Silicon Sentier et l'IRILL (Initiative de Recherche du Logiciel Libre) porte d'Italie, avec le soutien du Conseil régional d'Île-de-France. L'occasion de rencontrer son porte-parole attitré (à défaut de bénéficier du titre de président) Charles Schulz.
Cette première édition symbolise le succès de l'initiative. Quel a été le modèle structurant ?
Soulignons d'abord que rien n'est gagné d'avance, disons que l'initiative a été bien gérée. Ce qui a été structurant est une formule gagnante simple à énoncer (mais pas forcément à mettre en oeuvre) : liberté et méritocratie. On a du code, on le balance, on patche. Tout est intégré, sauf en cas de problèmes techniques. Ainsi, le projet avance très vite. On a réécrit 2 millions de lignes de code en un an, soit plus qu'en 8 ans avec OpenOffice.org (OOo).
LibreOffice s'éloigne donc de plus en plus du projet OpenOffice.org ?
LibreOffice s'en distingue de plus en plus, en effet. Un point de non retour a été franchi. On est en train de tout casser à l'intérieur ce qui nous semblait impossible avec le fonctionnement de l'Apache Foundation. Cependant, ce changement n'affecte en rien les entreprises qui adoptent LibreOffice. Il s'agit d'une problématique de code, pas de basculement. D'autant que la compatibilité des formats de fichiers Open Document Format (ODF) est assurée. J'en profite pour annoncer que LibreOffice est la première suite du marché à implémenter la version 1.2 d'ODF de manière complète.
Quel est le taux d'adoption de LibreOffice dans le monde professionnel?
Nous ne le mesurons pas directement. Il est clair que les entreprises sont très conservatrices, notamment en regard des stratégies de déploiement des solutions. Dans la fonction publique, en France, on est toujours sur de l'OOo 3.1 voire 3.2.1 [contre la 3.4 aujourd'hui, NDLR]. Mais ça évolue. Le Danemark prévoit d'installer la suite sur 25 000 postes du secteur hospitalier. Et, scoop, en France, le groupe de mutualisation interministériel de modernisation [MIMO, instance chargée de mutualiser les moyens pour proposer des solutions bureautiques, NDLR] va basculer en mode d'accompagnement de LibreOffice. Cela concerne 500 000 postes à équiper, sur deux ans environ. Enfin, la région IDF déploie LibreOffice dans ses clés USB destinées aux étudiants et dans le cloud.
C'est-à-dire ?
Il s'agit en fait d'un plugin sous protocole WebDav qui permettra d'héberger la suite et les documents en ligne sur le cloud régional [baptisé Marguerite, NDLR]. Ce qui facilitera la synchronisation des documents [dans le cadre de travail collaboratif, NDLR]. Le projet démarrera prochainement, nous faisons la première démonstration ce soir. Lancement du projet LOOL en page 2
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