Google propose un module anti-Google Analytics

Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le

Google vient de livrer une extension aux navigateur autorisant l'internaute à se rendre invisible aux yeux des sites qu'il visite. Suicidaire?

Google aurait-il des tendances suicidaires? Les ingénieurs de Mountain View viennent de livrer une extension pour désactiver Google Analytics. Autrement dit, un applicatif qui évite à l'internaute de voir sa navigation Internet tracée par son populaire outil de statistiques, interdisant du même coup aux webmasters de vérifier les allers et venus des visiteurs de leurs sites web.

Ce module, qui ne semble pas avoir de nom en soi (autre que «gaoptout»), est disponible non seulement pour Chrome mais aussi pour Internet Explorer (depuis la 7) et Firefox (à partir de la 3.5). « Afin que les internautes puissent décider plus librement de la manière dont Google Analytics collecte leurs données, nous avons développé un module complémentaire de désactivation pour navigateur, explique l'éditeur. Ce module indique au fichier Javascript Google Analytics (ga.js) que les informations concernant la visite d'un site Web ne doivent pas être envoyées à Google Analytics. »

Bien que Google Analytics ne collecte pas de données personnelles, en premier lieu l'adresse IP, mais des informations stockées par les cookies (du type jour et heure de la visite, fréquences des visites, etc.), cette initiative vise donc à répondre aux utilisateurs inquiets de savoir que Google peut ainsi suivre, clic par clic, leurs déambulations en ligne. Il n'en reste pas moins que l'initiative risque d'être mal accueilli par les animateurs de sites web, au même titre que l'est une extension anti-pub aux yeux des annonceurs.

Non, Google n'est pas suicidaire. Il souhaite trouver un équilibre aux problématiques du respect de la vie privée sur lesquelles il est bien placé pour avoir un avis puisque ses services sont régulièrement pointés du doigt par les utilisateurs et instances gouvernementales pour ses tendances espionnes. La polémique qui entoure Google Street View en est l'une des plus récentes illustrations.

Autre signe de cette préoccupation de la part de Mountain View, la récente mise en ligne de la version sécurisée de Google.com qui chiffre la communication entre le navigateur (quel qu'il soit) de l'utilisateur et les serveurs de la firme californienne. Et rappelons que Google a éliminé, avec la version 4.1 de Chrome, l'identifiant unique qui accompagnait son navigateur depuis ses débuts. Sans oublier le mode de navigation privé de Chrome qui efface, sur l'ordinateur de l'utilisateur, les traces de sa navigation.

En proposant à ses utilisateurs de mieux contrôler les informations liées à leur navigation web, Google ne cherche rien d'autre que de gagner leur confiance (et d'anticiper les requêtes des origanisation de protection de la vie privée?). Sachant qu'un utilisateur confiant est un client fidèle, Google à finalement tout à y gagner, notamment pour imposer son navigateur sur ce très concurrentiel marché. Ce qui lui réussit plutôt bien.

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