Google Street View dans le collimateur de l'Europe
Street View, l'application de navigation virtuelle de Google, est régulièrement critiquée. Notamment pour son indélicatesse à exposer sur la Toile des informations privées, à travers les photographies faites aux dépens des badauds pris sur le vif et sans leur consentement. Dernièrement, le service de Moutain View s'est fait taper sur les doigts pour avoir collecté des données personnelles wifi depuis 2006 sans l'avoir déclaré.
Cette fois, la situation pourrait bien se compliquer pour Google sur le territoire européen. En France, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a annoncé, mercredi 19 mai, son intention d'enquêter sur cette affaire de récupération de données wifi effectuées au cours des prises de vues par les « Google Cars », nécessaires à alimenter le service Street View. Le gendarme des libertés informatiques reproche à Google de ne pas avoir déclaré les données de connexion wifi, fûssent-elles recueillies « par erreur ». « Cette collecte n'était pas mentionnée dans la déclaration de Google à la CNIL, précise l'organisme. C'est pourquoi la Commission réalise actuellement un contrôle de Google, dans le but d'obtenir toutes les informations sur cette affaire et décider des suites à donner. »
Des suites, l'Allemagne pourrait également en donner. Le tribunal de Hambourg, siège de la filiale germanique de Google, a ouvert une enquête à l'encontre du moteur de recherche pour les mêmes motifs que ceux de la Cnil. Les problèmes teutons de Street View ne remontent pas d'hier. En juin 2009, Google avait déjà été contraint à retirer des photos de Street View. Quant à la Suisse, elle rejettait également le service de navigation pour cause de visages et plaques d'immatriculation insuffisamment floutés. L'Italie pourrait également entrer étudier le dossier lié à la récupération des données wifi.
Plus récemment, les Cnil européennes se sont interrogées sur les méthodes de Google. Elles reprochent notamment au géant de la recherche en ligne de conserver trop longtemps les originaux des photos floutées mises en ligne. Bref, du point de vue de l'Europe, Street View s'apparente de plus en plus à un Big Brother dont il convient de refreiner l'appétit.
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