L'April s'insurge contre le cadre européen d'interopérabilité
Publié par David Feugey le - mis à jour à
Les éditeurs de logiciels propriétaires veulent s'immiscer au sein du projet d'interopérabilité européen EIF. Levée de boucliers de la part de l'April.
La tournure que prend le cadre européen d'interopérabilité (EIF pour European Interoperability Framework) est loin de satisfaire les partisans des logiciels libres. Ainsi, l'April (Association pour la promotion et la recherche en informatique libre) s'oppose à la révision de ce texte, l'EIF 2.0.
Sans grande surprise, ses griefs sont dirigés contre les éditeurs de logiciels propriétaires « qui plaident pour que le 'fermé' soit considéré comme 'presque ouvert' ». Les promoteurs des logiciels libres estiment que prendre en compte cet élément serait une révision à la baisse de l'EIF 2.0.
« Il n'est pas étonnant que des lobbies du logiciel propriétaire connus pour leurs pratiques déloyales veuillent vider l'interopérabilité de son sens : indépendance des utilisateurs, concurrence, innovation. L'interopérabilité est devenue un enjeu-clé du numérique », explique Benoît Sibaud, président de l'April. « Il serait en revanche pitoyable que les institutions européennes se plient à leur volonté et hypothèquent l'avenir de l'administration électronique », ajoute-t-il.
Des propos sans équivoque, appuyés par les déclarations de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l'April : « Entretenir au sein même du cadre européen d'interopérabilité la confusion entre interopérabilité et compatibilité, ou pire entre interopérabilité et monoculture, ne manquerait pas de piquant : c'est pourtant ce que nous fait craindre l'affirmation selon laquelle l'interopérabilité peut être atteinte sans ouverture,viapar exemple l'homogénéité des systèmes d'information. »
Dans ce domaine, deux mouvements s'opposent : d'une part les tenants purs et durs des logiciels libres et de l'autre les éditeurs traditionnels, comme Microsoft, qui planchent sur l'interopérabilité tout en conservant une politique de logiciels propriétaires.
Mais ce combat n'est-il pas perdu d'avance ? Le responsable d'une grande société (dont nous tairons le nom) nous confiait récemment que « plus aucune solution d'infrastructure n'est aujourd'hui construite sans l'utilisation de codeopen source.Même les offres propriétaires sont contraintes de l'adopter(NDLR, en réemployant par exemple du code sous licence BSD) ».
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