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Mobile World C : l'open source mobile se cherche un catalyseur

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Google se verrait bien en locomotive avec son Android, mais les géants asiatiques ont les mêmes ambitions. La plate-forme d'Access a ainsi été choisie par Orange.

Barcelone - Limo, Lips, Mobilinux Open Framework, Azingo., les initiatives en faveur du développement de Linux dans les mobiles se sont multipliées depuis quelques années. Chacun y va de sa plate-forme, de son SDK (software kit development). Pour autant, excepté en Asie, les résultats ne sont pas encore probants face aux mastodontes que sont Symbian ou Windows Mobile. Selon les études, la part de marché du pingouin dans les OS mobiles varient de 2 à 5%.

La faute à la fragmentation de ce marché. Trop d'acteurs, trop d'offres. Si les opérateurs et les fabricants de combinés rechignent à se mettre à l'open source, c'est parce que cette fragmentation entraîne une complexité dans l'intégration et le déploiements des services. Or, les opérateurs ont besoin de plates-formes standards, homogènes, qui permettent de déployer rapidement des services à valeur ajoutée. Ce n'est pas une affaire de chapelles, mais bien de business.

Avec Android, Google tente de répondre à cette question. La philosophie de cette plate-forme est en effet de permettre cette rapidité dans les déploiements. Et le géant de Mountain View se verrait bien comme le catalyseur, et surtout le premier bénéficiaire de l'essor de l'open source mobile.

Ce qui irrite passablement les poids lourds du libre asiatiques qui proposent depuis longtemps déjà des OS ou des applications mobiles libres. C'est le cas du japonais Access, qui a fait parler de lui il y a deux ans en s'offrant PalmSource, l'entité qui développait PalmOS.

Access est un membre influent de l'initiative Limo Mobile, lancée il y a deux ans. L'entreprise revendique par exemple 500 millions de déploiements pour son navigateur mobile libre et une armée de développeurs. Un succès pour le moment cantonné à l'Asie (Japon, Corée du Sud) mais lors de ce Mobile World Congress de Barcelone, Orange a annoncé qu'il allait devenir membre actif de l'association. C'est un signe.

Le groupe a donc de fortes ambitions en Europe et n'entend pas se faire doubler mais ce nouvel arrivant qu'est Google. Même si le discours reste très diplomatique. « L'initiative de Google ou d'autres comme Nokia nous confortent dans notre stratégie. Elle valide nos choix et nous donne de la visibilité », explique Christophe Gomez, Vice Président Head of Internet Appliance Business chez Access. « Ils vont animer le marché et renforcer la pénétration de l'open source dans le mobile ».

Avant d'ajouter : « Pour autant, il y a un risque de nouvel éparpillement, or le marché a besoin d'homogénéité. Or nos solutions apportent justement cette homogénéité et cette interopérabilité. Quand on résout la problématique de la fragmentation, avec une approche ouverte, on donne la possibilité aux opérateurs de ne plus être enfermé avec Microsoft ou Nokia. », ajoute le VP.

Alors qu'Android n'existe pour le moment qu'à l'état de prototypes, Access met en avant son expérience, ses relations étroites avec les fabricants (notamment Samsung) et un premier contrat européen avec Orange. « Ils vont lancer cette année un modèle Samsung entièrement sous Access, c'est notre premier pas visible en Europe », affirme Christophe Gomez.

Comme en Asie, Access vend sa plate-forme et ses applicatifs en marque blanche : « l'opérateur peut faire ce qu'il veut en termes de personnalisation, c'est un argument important pour les convaincre ».

Reste que le contrat avec Orange est pour le moment unique. Access se refuse à donner des objectifs pour l'Europe mais il évoque des discussions avec Vodafone et souligne sa présence sur le Vieux Continent avec deux centres de R&D, « illustrations de notre engagement ».

Pour le cabinet britannique, ABI Research, d'ici 2012 près d'un tiers des smartphones seront équipés d'un OS Linux. L'institut estime que le taux de croissance annuel de l'OS libre dans les smartphones sera de plus de 75% d'ici à 2012, soit plus de 331 millions de ventes cumulées sur cette période.

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