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Olivier Rafal : « Avec Kxen, SAP récupère de l'expertise »

Pour Olivier Rafal, Principal consultant au sein du cabinet d'études Pierre Audoin Consultants, en mettant la main sur Kxen, SAP récupère une expertise précieuse en matière d'écriture de routines d'analyse prédictive. De quoi sérieusement faire de l'ombre au leader du secteur, SAS Institute ?

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Olivier Rafal : « Avec Kxen, SAP récupère de l'expertise »

Silicon.fr : SAP vient d'annoncer le rachat de Kxen, une société d'origine française spécialisée dans l'analyse prédictive. Quel est l'intérêt de ce rachat pour le premier éditeur européen ?

Olivier Rafal : Certes, SAP a démarré le développement en interne de ses propres outils d'analyse prédictive, un mouvement qui s'est notamment concrétisé par la sortie de BO Predictive Analysis. Depuis la sortie de la bibliothèque statistique R, de nombreux éditeurs se sont d'ailleurs lancés dans des démarches similaires. Mais, en rachetant Kxen, SAP va bénéficier de l'expérience de plusieurs dizaines d'années des équipes de cet éditeur en matière d'écriture de routines d'analyse prédictive, un niveau d'expertise comparable à celui des grands noms du secteur, SAS Institute ou SPSS.

C'est un rachat pertinent, une forme de reconnaissance pour l'analyse prédictive. La seule réelle interrogation technique réside dans la façon dont SAP va marier les technologies de Kxen avec ses propres outils construits autour de R.

Silicon.fr : Récemment, Kxen a pris un virage métier, déclinant notamment sa technologie en verticaux disponibles sur le Cloud de Salesforce.com. Est-ce que ce virage est susceptible d'intéresser SAP ?

O.R. : Oui. Kxen est à l'origine une société d'ingénieurs, pas très douée pour le marketing et positionnée sur un segment de marché longtemps à l'écart des phénomènes de mode. Un segment dominé par un leader, SAS, et qui apparaissait comme la chasse gardée d'une population assez fermée d'utilisateurs, les statisticiens. Kxen a amorcé son changement culturel voici deux ans avec l'arrivée d'une équipe de direction américaine, plus ouverte à l'idée d'un rachat que les dirigeants français qui ont amorcé l'histoire de la société.

C'est aussi à la faveur de ce virage culturel que Kxen a accentué la verticalisation de ses produits, en ciblant non plus les statisticiens, mais les utilisateurs métier. C'est un virage intéressant pour SAP, un virage que l'Allemand va certainement accentuer et prolonger. Les technologies de Kxen pourraient par exemple faire sens comme complément de Hybris (Lire SAP sur le point d'acquérir l'omni-commerce Hybris), la solution de gestion de l'expérience client récemment rachetée par SAP. Idem dans les solutions bancaires ou les télécoms par exemple. Ce positionnement peut même devenir un avantage concurrentiel pour SAP face à un SAS, qui reste davantage positionné sur sa cible traditionnelle, les statisticiens.

Silicon.fr : Kxen fait partie du programme de start-up monté par SAP autour de Hana. Peut-on s'attendre à d'autres rachats de sociétés détectées dans le cadre de ce programme ?

O.R. : Ce programme a clairement deux objectifs affichés. Primo, développer l'écosystème autour de Hana d'abord. Secundo, repérer des entreprises et des technologies prometteuses, susceptibles de venir enrichir le portefeuille du premier éditeur européen. SAP a toujours clairement revendiqué ces deux objectifs.

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