Paul Jacob (Qualcomm) : « Le smartphone peut changer le monde »
Istanbul - « Cette plate-forme peut changer le monde. » Paul Jacob, PDG de Qualcomm, fait évidemment référence aux smartphones et, accessoirement, tablettes. Changer le monde et faire la fortune des ses acteurs avec un marché estimé à 1300 milliards de dollars dans les prochaines années. Depuis la scène du Ciragan Palace à Istanbul lors des conférences Qualcomm Innovation, le dirigeant a livré sa vision technologique en rappelant que les nouvelles technologies mobiles et connectées pénètrent aujourd'hui nombre de secteurs dont l'éducation, la santé, la sécurité personnelle, l'eGouvernement, etc.
Quatre coeurs à 2,5 GHz pour le Snapdragon S4
Pour répondre à ces évolutions, Qualcomm met principalement sa plate-forme Snapdragon en avant. Laquelle offre toujours plus de vitesse et de coeurs. Jusqu'à quatre son attendus sur la prochaine génération, la S4, en 2012 avec des fréquences s'élevant là 2,5 GHz par coeur. Le multimode 3G et 4G sera bien sûr supporté ainsi que les technologies sans fil « traditionnelles » (wifi, Bluetooth, GPS, FM, NFC) par cette puce qui sera gravée en 28 nanomètres (nm). Une tendance qu'emprunte nombre de ses concurrents.
« Mais, précise Cristiano Amon, vice président responsable de la branche produits, Qualcomm se distingue de ses concurrents en proposant plusieurs plates-formes avec plusieurs prix. » Segmenter pour mieux répondre aux besoins des constructeurs. Par cette stratégie, le constructeur américain à l'origine du CDMA (ancêtre de la 3G) entend conquérir un marché qui se dirige vers les 2 milliards d'abonnés au réseau 3G et 4 milliards de terminaux mobiles en 2015, notamment portés par les objets communicants. Une réalité que même Microsoft n'ignore plus en adoptant Windows 8 à l'architecture ARM des processeurs mobiles réputés pour leur meilleures optimisation de la consommation énergétique que les technologies x86, y compris en basse consommation.
De la puissance et une gestion fine des ressources pour répondre à un ensemble de services aujourd'hui présents et à venir. Connectivité et traitement graphique (y compris 3D) cohabiteront avec des applications de réalité augmentée, de réseau de proximité (P2P) permettant de mieux gérer les interactions avec son environnement physique et social et, surtout, « supporter le web mobile sans compromis » en intégrant toujours mieux les technologies telles que le Flash et le HTML5.
Un réseau P2P mobile
Car, parallèlement à ses développements matériels, Qualcomm travaille à ses propres solutions applicatives. A commencer par les SDK destinés aux développeurs, constructeurs et opérateurs. Mais aussi des solutions plus globale pour apporter de la valeur à ses produits. Comme le projet AllJoyn de réseau mobile P2P ou Vellamo, un outil de mesure des performances d'un terminal (CPU, mémoire, scrolling, JavaScript, HTML5, vitesse de rendu d'image, accès au réseau.) disponible sur l'Android Market, ou encore iSkoot (en partenariat avec Vodafone) qui cherche à réduire le trafic réseau en optimisant les échanges des réseaux sociaux, etc.
Si Qualcomm veut « apporter de l'interaction entre les mobiles » et en faire « un sixième sens numérique », selon les mots de Paul Jacob, le constructeur s'intéresse aussi au secteur de la santé où le smartphone deviendrait la nouvelle interface de suivi du patient. « Des capteurs installés sur ou dans le corps du patient interagiront avec son smartphone ce qui optimisera la gestion de la prise en charge médicale », imagine le responsable. Paul Jacob pense même que « d'ici 5 à 10 ans, on communiquera avec son médecin grâce à son smartphone comme on communique aujourd'hui avec ses amis ». Une solution partielle à la problématique de la raréfaction des services médicaux dans certaines zones géographiques (particulièrement dans le tiers-monde). Bien que le frein risque d'être plus humain que technologique.
(Article mis à jour le 16 septembre 2011.)
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