Laurent Fournier, Qualcomm : « Nous n'intégrerons pas la technologie LORA »
Directeur général de Qualcomm France, Laurent Fournier était au Mobile World Congress de Barcelone pour présenter les dernières innovations du fondeur mais également ses projets dans l'Internet des objets (IoT) ou le prometteur marché des serveurs.
Silicon.fr - Après une année 2015 difficile, votre dernier processeur équipe à nouveau le haut de gamme de LG ou Samsung. C'est un soulagement ?
Laurent Fournier : C'est le rythme normal de vie pour un fabricant de composants et nous ne nous sommes pas affolés plus que ça l'année dernière quand nous avons perdu le Galaxy S6. Aujourd'hui nous sommes ravis de retrouver le Snapdragon 820 sur le Samsung Galaxy S7 ainsi que sur le LG G5. Cela démontre l'excellence de notre R&D et notre capacité à nous différencier avec toujours plus d'innovations et de performances.
Certes mais à l'image d'Apple, les grands constructeurs ont désormais tendance à se réapproprier la conception ou la fabrication des composants. Est-ce une menace pour votre activité ?
Je ne pense pas qu'il faille tirer des généralités. Certains constructeurs décident effectivement d'internaliser cette activité et d'autres choisissent tout simplement d'intégrer le meilleur processeur pour smartphone sans avoir à assumer ces frais de R&D. Beaucoup de jeunes marques asiatiques font ainsi ce choix et leur forte croissance, dans les dernières années, semble leur donner raison.
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On parle à nouveau de fin de la loi de Moore. Est-ce que cela pourrait ralentir votre capacité d'innovation ?
Le sujet n'est pas nouveau et Il se posait déjà quand nous avons approché des 28 nanomètres et puis nous avons trouvé de nouvelles technologies comme le FinFet qui nous permet désormais de d'utiliser une gravure en 14 nanomètres. Je pense que cette loi s'appliquera encore quelques années, au moins jusqu'au seuil des 6 nanomètres, et que l'innovation reposera ensuite sur d'autres critères. Après la puissance pure, on donnera sans doute plus d'importance à l'efficacité énergétique ou encore à la connectivité 5G, qui sont d'autres caractéristiques de nos SoC.
Après le CES, l'IoT était à nouveau en vedette au MWC de Barcelone. Faut-il s'attendre à l'eldorado promis par certains ?
C'est effectivement un business en forte croissance, qui pèse déjà 10% de notre activité, et qui a vocation à grossir. Grâce au rachat de CSR, nous sommes par exemple devenus un gros fournisseurs de puces Bluetooth. Et nous poursuivons nos travaux dans les wearables mais également dans l'automobile, avec des marques comme Audi, Mercedes ou Volkswagen, afin d'inventer avec eux la voiture du futur.
Allez-vous intégrer des technologies réseau IOT comme Lora à vos puces ?
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Non nous n'intégrerons pas la technologie LORA à nos puces. Qualcomm travaille uniquement sur les standards du marché, ce qui est indispensable pour faire croitre l'écosystème. Les opérateurs nous réclament des technologies cellulaires comme le EC-GPRS (extended coverage) IOT, une évolution de la 2G, ou sur des versions Narrow Band de la 4G, qui ont pour le moment notre préférence.
Les smartphones et les tablettes sont désormais aussi puissantes que les ordinateurs. Pourquoi ne rentrez-vous pas sur le marché du PC pour bousculer Intel ?
Qualcomm est leader dans les équipements de connexion 4G ou WiFi pour les ordinateurs mais tant que Windows 10 ne sera pas optimisé pour les processeurs ARM, les deux marchés resteront distincts. Mais nous travaillons toutefois avec Microsoft sur Windows 10 mobile pour proposer des smartphones toujours plus puissants, pouvant partiellement se substituer à un PC, grâce à la fonction Continuum.
Êtes-vous plus ambitieux sur le marché des serveurs ?
Oui, la force de l'architecture ARM est de proposer des économies d'énergie de 20 à 25% par rapport à d'autres solutions du marché. C'est une question essentielle sur le marché des smartphones mais également sur celui des serveurs, où la facture électrique représente bien souvent la moitié du TCO pour les grands centres de données. Nous travaillons sur différentes technologies, notamment en matière de virtualisation des réseaux, et je pense que nos solutions seront très compétitives à l'horizon 2020.
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