Pourquoi le middleware Java s'invite sur les serveurs ARM
L'une des annonces de l'OpenWorld 2013 d'Oracle a été l'officialisation de la version ARM de Java SE (en cours de développement depuis déjà plusieurs mois). Dorénavant, lorsque vous demanderez à télécharger Java SE 7u40, vous pourrez opter pour des moutures Linux adaptées aux puces ARM v6/v7 en 'hard float' ou 'soft float'.
Une offre complète et soignée qui montre le sérieux avec lequel Oracle considère cette plate-forme. Certes, la firme ne propose pas encore de mouture de Java EE pour cet environnement processeur, mais la présence de Java SE ouvre de larges possibilités concernant l'arrivée d'applications lourdes sur les microserveurs ARM.
Le middleware, dans les objets
Pour Oracle, l'arrivée de Java SE 7 sur les machines ARM est la conséquence d'une double stratégie :
- faire de Java un composant central de l'Internet des Objets ;
- rapprocher Java ME et Java SE.
Un sujet que nous avons eu l'occasion d'aborder ce week-end (voir « Internet des Objets : Oracle pousse Java comme socle commun »). Ceci ne signifie pas pour autant que Java restera cantonné aux applications de base.
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Dès 2011, Red Hat affichait ainsi sa volonté de faire fonctionner directement la couche middleware sur les terminaux et serveurs de nouvelle génération, comme les smartphones, les tablettes et les microserveurs (voir « Red Hat transporte sa solution middleware vers le cloud »). Des produits qui utilisent massivement des puces ARM.
Lors de ce même Red Hat Summit 2011, l'éditeur s'était d'ailleurs montré quelque peu facétieux (audacieux ?). La présentation à la presse de la roadmap de JBoss s'était appuyée sur de nombreux démonstrateurs. Or, à la fin de la présentation, le voile était levé (littéralement) sur la machine qui avait servi pour ces démonstrations : un ensemble de micro cartes mères à bas coût.
Mettre la couche middleware directement au sein des objets est donc clairement un des objectifs de Red Hat. Lequel étend ainsi en quelque sorte la portée du cloud à tous les dispositifs susceptibles de délivrer des services.
Une opportunité pour les serveurs ARM
Pour le moment, Red Hat et Oracle estiment tous deux que Java et le middleware Java ont leur place sur la plate-forme ARM. vue en tant qu'élément de l'Internet des Objets, ou microserveur.
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L'ironie de l'histoire est que les grands éditeurs tentent encore une fois de segmenter le marché, afin de protéger leurs activités historiques. Bref, ARM = smartphone, tablette, objet ou microserveur.
Mais cette assertion est-elle encore exacte lorsque des constructeurs comme AMD annoncent des puces ARM 64 bits comprenant 16 cours cadencés à 2 GHz et plus (voir « AMD livrera ses CPU ARM 64 bits pour serveurs début 2014 ») ? D'autres acteurs, comme AppliedMicro, préparent même des composants 128 cours cadencés à 3 GHz (« AppliedMicro finalise sa bombe ARM 64 bits : 3 GHz et 128 cours ! »).
Des serveurs ARM massifs pourront donc eux aussi profiter de ces avancées. Avancées prenant de surcroit la forme d'implémentations très optimisées, car conçues pour des machines aux ressources limitées.
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