S. Bennour (Neos-SDI): «Windows 7 met fin à la polémique Vista»
Stéphane Bennour est directeur général de la Neos-SDI, SSII spécialisée exclusivement dans les technologies Microsoft. Créée en 2001, Neos-SDI compte aujourd'hui 150 personnes réparties sur Paris, Lyon et son centre d'expertise de Dijon. Ses équipes testent Windows 7 depuis plus d'un an au fil des bêtas de l'OS. Selon le dirigeant, les premiers retours d'usage de Winddows 7 sont très positifs. Le nouvel OS devrait gommer les appréhensions induites avec Vista.
Windows 7, évolution ou révolution?
Il s'agit d'une évolution centrée sur les usages plus qu'une évolution technique, ce qu'a constitué en revanche Vista par rapport à XP avec la réécriture complète du code. N'oubliez pas que la version du noyau de Vista est la NT 6.0, celle de 7 est NT 6.1. En termes d'usages, j'apprécie particulièrement la simplification apportée autour du réseau, que ce soit pour se connecter ou partager des dossiers et périphériques entre plusieurs PC, très bien intégré à Windows 7. Beaucoup de fonctionnalités apportent un vrai plus qui facilite l'usage au quotidien. Au final, les entreprises peuvent attendre d'importants gains de productivité par rapport à XP. Les retours sont très différents entre Vista et 7. Il n'y a pas forcément beaucoup de différences immédiatement perceptibles mais moins d'appréhension assurément de la part des utilisateurs. Windows 7 met fin à la polémique car ça marche et le système ne nécessite pas un ordinateur tout neuf, à condition que le poste ait moins de 3 ans. A configuration égale, 7 fonctionne mieux que Vista. Ne serait-ce qu'en termes de consommation énergétique que le système gère beaucoup mieux.
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Les problèmes de compatibilité applicatives sont-ils réellement résolus par rapport à Vista aujourd'hui ?
Ce qui a manqué à Vista c'est la négligence de l'écosystème (driver, matériel.) qui a augmenté le ressenti. De ce point de vue, Microsoft a tiré les leçons de Vista et motivé son écosystème. Avec Windows 7, ça marche tout de suite ce qui réduit l'écart du ressenti notamment par rapport à Mac OS X d'Apple dont l'offre intégrée n'adresse cependant pas le même marché. A la différente d'Apple, Microsoft compose en effet avec toute la variété de solutions et configurations matérielles du marché. Par exemple, Windows 7 améliore la reconnaissance automatique des rétro-projecteurs, alors que sous Vista, c'était loin d'être évident.
Mais le gros point est effectivement de vérifier le niveau de compatibilité des applications par rapport au parc informatique de l'entreprise, ce qui peut se traduire par un coût compris entre 80 et 200 euros par poste (pour 1000 postes et plus).
Windows XP a 8 ans. Les entreprises ont-elles d'autres choix que la migration vers 7?
On peut toujours rester sur une machine vieille de 5 ans sous Windows 2000 tant que ça fonctionne. A mon sens, l'informatique est aujourd'hui du consommable qui doit être renouvelé tous les 3 à 5 ans selon le type de machines. Car les usages évoluent. Aujourd'hui, les technologies des particuliers, comme le web 2.0, sont plus avancées que celles des entreprises. Les DSI en sont conscients et l'entreprise se doit d'évoluer en conséquence et intégrer ces technologies. Ce n'était pas vrai il y a encore quelques années où c'était l'entreprise qui lançait l'impulsion de l'informatisation du foyer familial. L'autre facteur de migration est l'intégration des jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail. La génération Y qui a une grande habitude des technologies, pour qui l'ordinateur est un élément essentiel, se voit mal chassée par une grande entreprise pour se retrouver sur un poste équipé de Windows 2000.
Les entreprises sous Vista ont-elles intérêt à migrer sur 7?
Oui, elles ont tout intérêt à migrer pour gagner en performance et en stabilité. D'autant que le plus gros de la migration, la compatibilité applicative, ne rencontre pas la même problématique que sous XP ou 2000. Vu les budgets que consacrent les entreprises comparé aux coûts de migration, elles ont tout intérêt à migrer le plus vite possible. Le retour sur investissement est certain avec 7.
Par ailleurs, Windows 7 permet à Microsoft de prendre en compte le futur avec le support d'Aero parfaitement géré aujourd'hui et qui se révélera dans de nouvelles applications qui exploiteront l'interface tactile 3D. On le voit aujourd'hui à travers Surface [la table tactile de Microsoft, ndlr] mais de nouvelles applications arrivent dans l'industrie automobile, pharmaceutique, financière. Dès que les coûts des écrans tactiles vont baisser, les applications 3D vont exploser.
Quels sont les défauts de Windows 7 ?
C'est vraiment un bon système même s'il y aura inévitablement des améliorations. Aujourd'hui, le défaut tient dans l'inévitable temps d'adaptation que nécessite cette nouvelle interface et ergonomie des menus pour les utilisateurs. C'est pourquoi nous proposons un accompagnement à l'usage. Il est difficile de quantifier cette période d'adaptation qui dépend foncièrement des individus : plusieurs jours, plusieurs semaines. Il est vrai que c'est peut-être perturbant au début.
Le problème de la compatibilité applicative va inévitablement se poser dans certains cas ce qui nécessitera une mise à jour de l'application ou son remplacement quand elle n'existe plus.
Enfin, il manque encore des drivers pour le mode 64 bit mais ils sont en cours d'écriture.
Le 64 bits apporte-t-il une réelle valeur ajoutée ?
Le mode 64 bits progresse rapidement. Il est plus performant [que le 32 bits], plus stable et quasi indolore en prix. Et il répondra à des besoins futurs avec .NET 3 pour les développements 3D qui réclament beaucoup de mémoire. Le matériel tactile multipoint fonctionnera de manière beaucoup plus fluide en 64 bits. Au niveau des applications, c'est surtout une question de compilation et d'optimisation du code. Mais il est vrai que le passage au 64 bits est beaucoup moins primordial que ne l'a été le passage du 16 au 32 bits [avec Windows 3.1 et 95, ndlr].
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